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Titre du blog : Est-ce que je peux passer chez vous avec mon âne ?
Auteur : aupasdelane
Date de création : 06-07-2009
 
posté le 17-10-2015 à 00:55:08

Quand l'âne " Chéri" fait sa star...

 (Désolée pour une suite qui s'est fait attendre en raison de mes préparations de salons)


 

 

Sur le terrain municipal, Chéri a choisi sa place. Ce sera, au milieu, avec l'ombre agréable d'un feuillage. Bonjour la discrétion !  

 


A Courbehaye, nous voilà hésitants devant un terrain municipal, qui ne nous permet pas beaucoup la discrétion. C’est alors qu’une silhouette surgit, dans ce bourg autrement désert. Je vais à la rencontre du quidam pour lui demander si on peut, selon lui, s’installer sur le terrain municipal. L’homme se propose aussitôt de nous aider en allant frapper à la maison de l’adjoint du maire.

 

         Peu après, nous voyons l’adjoint venir à notre rencontre. Un coup de fil est passé au maire, qui lui, habite le village d’à côté. Nous avons finalement carte blanche pour nous installer sur le terrain. Libre à nous de choisir l’endroit qui nous convient. On est d’ailleurs rassuré au sujet de la discrétion, personne ne doit circuler dans les parages. Nous apprenons en plus, avec grand bonheur, que nous allons avoir le droit à de l’eau.

 

         L’adjoint du maire nous laisse et, peu après, réapparaît en poussant une brouette dans laquelle a été déposé un tuyau d’arrosage. Avec lui, son petit garçon. Puis l’adjoint s’occupe de raccorder le tuyau à une arrivée d’eau située dans l’herbe.

 

         De l’eau avec un tuyau, des tables et bancs municipaux pour le dîner, un grand parc herbeux pour notre « Chéri », quelques arbres et buissons pour nous assurer un semblant de discrétion, un voisinage paisible… Finalement, notre étape du soir qui ne semblait pas terrible au premier coup d’œil, s'est transformée en un camping cinq étoiles.   

 

         Mais il y eut encore une suite inattendue. Alors que notre tente  était montée et le dîner en train de se préparer, on vit réapparaître l’adjoint du maire, mais en famille, cette fois-ci, sa femme l’accompagnant… Tous deux apportaient  des bières et gâteaux apéritifs. De notre côté, on sortit le pain bio ainsi qu’un pâté. Allez, santé ! A l’âne, aux voyages ! On apprit ainsi que l’adjoint du Maire était un habitué des randonnées. Avec son épouse, une enseignante, il projetait, cette fois, d’aller en Corse et de faire le célèbre GR 20.

 

         Cette rencontre fut aussi l’occasion de réfléchir sur la suite de notre itinéraire. A part le dépannage alimentaire de la ferme bio, rien sur notre chemin, jusque-là, pour nous remplir la panse : pas une épicerie, pas un café… La preuve flagrante d’une désertification de nos villages, mais il est vrai également que j’avais tracé l’itinéraire de sorte à éviter les gros bourgs, plus difficiles à traverser lorsqu’il y a de la circulation automobile. Frédéric, de son côté, tenait vraiment à éviter les lieux trop agités. Seulement, comme se posait le problème des courses, il y avait peut-être la nécessité de revoir notre itinéraire. Notre idée fut donc de passer par Orgères-en-Beauce, ce qui signifiait qu’on devait légèrement bifurquer par rapport au chemin établi. A ce sujet, l’adjoint nous livra une information précieuse. Il était possible de marcher le long d’une départementale avec notre âne, car il existait un immense bas-côté, lequel servait de passage aux tracteurs.

 

         Donc, le lendemain, bien reposés (y compris Chéri), nous reprenons joyeusement la route sous un soleil radieux. Peu après, à Ormoy, nous passons devant une pâture avec un couple d’ânes qui ressemblaient étrangement aux compagnons de pré de Chéri…  Mais peut-être que notre âne était moins dupe que nous.

 

         Nous repérons le large bas-côté dont on nous avait parlé  et arrivons sans encombre dans le centre d’Orgères-en-Beauce après avoir longé une départementale très fréquentée. Notre crainte était d’arriver au moment de la fermeture des magasins, mais ouf !… il n’est pas encore midi et tous les commerces sont ouverts. Nous décidons de garer Chéri devant une épicerie et je suis alors chargée de sa surveillance pendant que Frédéric part faire quelques courses. Rien à brouter, pour Chéri, mais ce dernier ne se plaint pas, bien au contraire, car il sait parfaitement de quoi il est capable et comment son charme de « mignon petit âne » opère sur les habitants d’une ville. Le résultat ne se fait d’ailleurs pas attendre. On accourt de partout, on s’arrête, on s’approche, on vient caresser… Bref, en quelques minutes, Chéri devient la star locale. Et qui dit « star », dit aussi « quelques bons soins et privilèges ». L’épicier a soudain quelque chose à aller chercher pour « nous ». Il revient avec un gros cageot de pommes et carottes. Et voilà, tout ça pour l’âne. Il n’a qu’à manger. C’est offert par la maison. Les soins d’une star, je vous disais…

 

         Après Orgères, nous retrouvons notre itinéraire et arrivons sur un chemin forestier des plus agréables, dans le bois de Cambrais. Chéri marche bien, mais Frédéric lui a donné une sacrée mauvaise habitude, celle de goûter à quelques maïs en bordure de champs cultivés. Or, par instants, il nous faut longer d’immenses champs de maïs et Chéri, du coup, à tendance, par moments, à avancer un peu en crabe. « Non Chéri, ça suffit avec le maïs…  D’ailleurs, si ça se trouve, ils sont pleins de pesticides » (là, c’est quand je parle à l’âne, bien sûr…) Mais en regardant le ciel, une autre préoccupation vient remplacer celle d’avant : l’arrivée de gros nuages annoncent de toute évidence un changement de temps. D’ailleurs, c’est également ce qu’annonce la météo.

 

         Alors se pose la question de l’hébergement pour notre prochaine étape. Afin d’éviter la pluie, ne faudrait-il pas essayer de trouver un bon toit pour la nuit, quitte à payer un gîte ? Nous repérons à Abbonville, près de Tivernon, l’adresse d’une ferme auberge. Un lieu idéal pour nous comme pour Chéri. Sauf que Tivernon n’est pas tout à fait sur notre itinéraire et qu’on n’est vraiment pas du tout certain d’arriver à Abbonville avant la tombée de la nuit.

 

         Nous décidons déjà de nous renseigner au prochain village qui se trouve sur notre itinéraire : Tillay-le-Pèneux. Ce village devient alors un point stratégique, car si nous ne trouvons aucun hébergement possible sur place, il nous faudra à nouveau quitter notre itinéraire, l’étape suivante de Mervilliers étant vraiment trop lointaine.

 

         A Tillay-le-Pèneux, de grandes rues désertes et sans une seule âme. Juste une vieille dame à vélo, laquelle accepte d’entamer la discussion avec nous, ce qui nous donne l’occasion de nous asseoir un moment sur les marches de l’église. Mais pour Chéri, lui aussi, il y a une occasion à saisir. Et Paf… le voilà à nouveau, qui reprend sa mauvaise habitude de se coucher.

 

         Normalement on aurait dû aussitôt se fâcher et obliger notre âne à se remettre immédiatement droit sur ses pattes… Mais nous avons préféré laisser faire… Après tout, il avait eu une longue route et méritait bien un peu de repos, vu qu’on risquait encore de marcher longtemps.

 

         Mais je me disais que j’avais de plus en plus un âne capricieux habitué à des faveurs…

 

(A suivre…)


 

 

Commentaires

colea le 27-10-2015 à 14:22:56
J'adore! je redécouvre votre blog grâce au lien mis par gégé dans son article. Je vais le mettre dans mes favoris!

Bon cheminement (et pas bonne route puisqu'il vaut mieux prendre les chemins que les routes!)

léa
gegedu28 le 25-10-2015 à 06:42:52
Bonjour Emmanuelle et Frederic,

Vous m'aviez dit : "Quand Saint-Bomer sera à la Une de votre blog, faites nous signe", et bien voilà Saint-Bomer tient le haut de l'affiche !

Je vous invite à découvrir mon article, ... une petite surprise vous y attend.

http://gegedu28.vefblog.net/gege_du_28/27.html#Saint_Bomer

Bonne continuation sur les routes d'Eure-et-Loir, ... et une 'tite caresse à Chéri !

Bien amicalement,

Gégédu28