Quand Chéri passe dans un village, il est assez habituel de voir des habitants ouvrir leurs fenêtres ou leurs portes et même aller à notre rencontre, seuls ou en famille, avec les enfants, le grand-père, le chien, etc. Mais des automobilistes qui s'arrêtent, en fin de soirée c'est plus rare... et c'est aussi l'espoir réconfortant que nous n'aurons pas à nous préoccuper longtemps du lieu de notre prochaine étape.
Le matin, au réveil, un léger ploc ploc, contre la toile de tente. Il pleut. Une pluie imprévue. Aussitôt, Frédéric sort l'artillerie lourde: parapluie, imper, bâche... et court se réfugier dans un box de poney, sans poney, mais plein de crottins. Perso, je préfère me recevoir les gouttes sur la tête. Je ne suis pas en sucre : je ne vais pas fondre. Mais la pluie s'intensifie et finit par donner raison à mon compagnon. Le box crotteux devra nous servir de coin petit déjeuner. On aurait pu rêver mieux.
A l'heure de la pause déjeuner
Continuer ou ne pas continuer ? That is the question. Frédéric propose un essai pour la journée suivante, mais plus question de manger des kilomètres ! D'ailleurs, dès la matinée, nous traînons...
Où allons-nous dormir ?
Nous voilà continuant notre chemin, cahin caha dans la région de Yèvres. Chercher à atteindre Sens, n'a maintenant plus de sens, pour ainsi dire... Chéri semble si mal en point qu'une décision s'impose dans les 24 – ou tout au plus 48 – heures. Seulement, pour cette deuxième fin de journée, la priorité est ailleurs : atteindre un endroit pour la nuit et si possible avec un accès en eau, vu que la veille on n'en avait pas. J'ose même rêver à une douche. Une totale utopie vue l'étendue des champs qui se profile sur tous les horizons que nos regards peuvent atteindre. Nous sommes déjà dans la Beauce, ça c'est clair ! Et voilà, en plus, l'âne, qui se traîne au milieu de cet espace nu, avec le pas d'une tortue centenaire. Si au moins, il y avait eu quelque chose de beau à voir !