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Est-ce que je peux passer chez vous avec mon âne ?

le 04-10-2009 19:56

La générosité plus forte que le porte-monnaie (première partie)



“Argent trop cher ” nous disait le groupe Téléphone. Voyager avec 1 € symbolique, c’est prendre le contre-pied de tout ce qui se dit aujourd’hui au sujet de l’argent : on ne peut pas vivre sans argent ; on ne peut pas être heureux sans argent ; l’argent est indispensable à tout. Quant aux vacances, n’en parlons pas : impossible – pense-t-on – de profiter de moments agréables si on n’a pas, préalablement, la somme nécessaire qui fait de nous le parfait con–sommateur. Mais soyons logique : n’est-il pas parfois plus absurde de justifier une dépendance systématique à l’argent plutôt que le contraire ? Pour illustrer ma remarque, je vais vous donner l’exemple d’une anecdote du voyage qui me parait significative. 

 

 

Ferme camping de la Boisse / cliché envoyé par un campeur

 

 


Déjà huit jours que je randonnais et me voilà dans la jolie ville de Miremont en Auvergne. Au moment où j’arrive, j’ai le réflexe de regarder ma montre : 18 h. pile. Donc, en principe, pas de souci à me faire pour trouver un endroit pour m’installer avant la tombée de la nuit. Ici, pas d’accueil fracassant, la population locale est déjà habituée à voir des randonneurs passer avec leurs ânes. En même temps cela diminuait mes chances de me faire héberger car, bien sûr, on me prenait pour un de ces randonneurs du coin qui souvent, ne voyageaient pas plus que quelques jours avec des ânes loués et selon un trajet établi. Moi-même, je m’étais basée sur les plans de l’asinerie Volc’âne, et c’est aussi pour ça que je me retrouvais randonneuse parmi les autres randonneurs asiniens. Cependant, les plans de l’asinerie m’indiquaient un endroit intéressant : il s’agissait, en sortie de ville, d’un pré destiné à accueillir les ânes de randonnée. Donc, déjà pour moi, l’idée d’une solution : mettre l’âne dans le pré et trouver le moyen d’installer la tente soit avec l’âne, soit à côté du pré. Seulement, je devais d’abord demander l’autorisation de m’installer et donc chercher à savoir à qui m’adresser.

 

Après m’être renseignée çà et là, j’apprends que je dois aller voir la gérante de l’épicerie, laquelle s’occupe également du camping de la ville et du pré pour les ânes. Donc, je vais à l’épicerie en pensant qu’il s’agit là d’une simple formalité de quelques minutes. Mais arrivée sur les lieux, je me rends compte bien vite que je vais devoir attendre un peu plus longtemps que prévu. Entre deux clients, j’arrive à expliquer à la gérante qui je suis et ce que je souhaite, mais au lieu de me donner le feu vert, elle me dit qu’il faut discuter de cela et me propose de patienter le temps de servir les derniers clients. Pas de problème : normal que je laisse cette femme faire son travail, j’attends donc. Mais en cette fin de journée les clients affluent et il me faut patienter une demi-heure avant de pouvoir discuter à nouveau. Là, la gérante m’apporte quelques précisions : le pré des ânes appartient à la municipalité et il est en principe réservé aux campeurs, bien que le pré soit à l’opposé de la ville par rapport au camping. Cependant la gérante de l’épicerie me rassure en me disant que je devrais normalement pouvoir m’installer dans le pré, néanmoins il est quand même nécessaire d’appeler la mairie. Mais entre temps, d’autres clients sont arrivés et, de nouveau, il me faut patienter. Donc, pendant ce temps-là, je change l’âne plusieurs fois de place, je prends son seau pour lui donner à boire, je mets un peu d’ordre dans les sacoches, bref j’essaye de tuer le temps. Quand la gérante réussit à passer son coup de fil, il est déjà plus de 19 heures, et là j’apprends que cette fois c’est Madame le maire de Miremont qui souhaite me rencontrer. Dans le genre de randonnée que j’entreprends il peut arriver, en effet, que des maires se déplacent pour venir me voir et j’en suis toujours flattée, mais pour discuter de l’emplacement de ma tente dans un pré, je trouvais ça un peu excessif. De plus, je devais de nouveau attendre. Aussi, petit regard de compassion pour mon âne qui continuait à porter – inutilement – tout le bardas sur son dos ; lui aussi, visiblement, en avait assez. Au passage, il tenta même une petite fugue mais fut rattrapé par des clients de l’épicerie. 


De son côté, la gérante de l’épicerie commence à comprendre que le temps est un peu long pour moi. Elle me conseille finalement de ne pas continuer à attendre le maire, d’autant plus que d’autres campeurs avec leur âne se seraient déjà installés d’eux-même dans le pré (comme quoi, il paraissait presque inutile de demander une autorisation). Je n’avais donc qu’à y aller moi-même et le maire pourrait me retrouver sur place.


Nouveau coup d’œil sur ma montre ; il était presque 7 heures et demie : déjà une heure est demie à faire le pied de grue pour deux mètres carré de tente ; difficile d’admettre que les désirs de l’âne devenaient prioritaires sur ceux de Madame le maire, mais en effet, il ne servait à rien d’attendre encore, donc je suis partie en direction de ce fameux pré municipal. En chemin, une voiture qui s’arrête à ma hauteur : c’est elle, accompagnée sans doute d’une adjointe. Et là, stupeur : dans un sourire mi-crispé, cette élue municipale m’annonce que je ne peux pas m’installer dans le pré si je ne vais pas ensuite dans le camping. Je lui explique alors que ce n’est pas ma façon de voyager, puisque je suis partie seulement avec un euro.  Qu’importe ! Il fallait que je paye... D e toute façon comment je pouvais faire pour voyager sans dépenser  ?

C’était une chose impossible... Je lui rétorquais qu’elle avait alors devant elle la preuve vivante que c’était possible ; depuis une semaine j’étais sur les chemins et je n’avais pas dépensé un seul centime et même pas éprouvé le besoin de le faire : bref, j’avais réussi à compenser les plaisirs de la dépense par d’autres plaisirs et me sentais en pleine forme dans ce genre de voyage.


En guise de réponse, silence des deux femmes qui semblaient me faire comprendre que la situation était embarrassante. Mais elles devaient voir également les autres randonneurs qui s’étaient déjà installés dans le pré. Donc, elles me laissent en plan sans me dire ce qu’elles ont décidé pour moi. 


En fin de compte, j’avais quand même compris : si Madame le maire ne m’avait pas répondu, c’est parce qu’elle avait pour seul argument, celui de la montre. Vu l’heure, il était en principe impossible que les randonneurs refusent de payer le camping, puisqu’ils n’avaient plus d’autres solutions pour s’installer : l’heure étant favorable à la récolte des euros, Madame le maire s’était donc mise à l’œuvre, et elle était allée voir les autres randonneurs pour la même raison. 


Cependant, quelque chose m'échappait ; je lui avais dit que je n’avais sur moi qu’un seul euro. L’argent, ça ne pousse pas : à quoi cela servait-il d’insister pour que je paye un camping que je ne pouvais pas payer ? C’était logiquement impossible. En fait, j’avais déjà réussi à récolter de l’argent en chemin, notamment en vendant mes livres, mais ça je m'étais bien gardée de le dire... Aussi, il fallait me rendre à l’évidence, cette femme voulait m’obliger à donner mon unique euro, peut-être parce que, pour elle, il était tout aussi symbolique de devoir payer.  


Un peu d’hésitation de ma part et je me décide quand même de continuer à me diriger vers le pré, ne serait-ce que pour tirer la situation au clair. D’accord, je ne dépensais rien, mais ce n’était certainement pas une raison pour que je sois mal accueillie. Surtout de la part d’un maire.


Le pré n’était pas visible de la route, mais j’ai aperçu la voiture de la représentante garée sur le côté et un peu plus loin des voix qui venaient d’un sous-bois. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre qu’on parlait de moi. Et là, curieusement, le problème n’était plus du tout celui du pré mais celui de mon refus de dépenser ; d’ailleurs Madame le Maire s’était renseignée auprès de l’épicière et avait su que là non plus je n’avais rien payé. Pour elle, le fait que je refuse d’acheter dans l’épicerie était quelque chose de vraiment fâcheux ; bref, tous ceux qui passaient dans sa ville étaient contraint de dépenser : elle ne voulait voir le touriste que comme un porte-monnaie.


Les deux personnes de la municipalité finissent par m’apercevoir et aussitôt, le bavardage s’arrête. Madame Le Maire me signale alors qu’elle vient de faire payer les randonneurs installés dans le pré et donc, si moi aussi je tiens à me mettre là, il me faut débourser. Je commence par la fixer, les yeux écarquillés : ai-je bien compris ? Cette personne qui est sensée représenter sa commune est en train de m’inventer  sur le champ, c’est le cas de le dire, un petit commerce pour touristes : ce n’est plus le camping qu’elle fait facturer, mais l’installation dans un pré. Pour cela, bien sûr il lui faut elle-même décider du tarif. Aussi, elle ajoute comme argument qu’il faut payer, au propriétaire du pré, l’herbe que les ânes consomment. Tiens donc ! Le pré qui appartenait à la municipalité devient, en l’espace d’une heure, un pré privé. Dans ce cas, la solution est simple, je peux essayer directement de m’arranger avec le propriétaire du pré. Mais là, pas possible, le proprio n’est pas présent, il n’est pas joignable, et puis il y a eu des conventions de faites...


Un moment je décide d’arrêter net ce sketch. J’explique à cette élue locale que je suis arrivée dans sa ville à 18 heures et que, ce n’est pas normal d’attendre presque deux heures pour savoir que je n’ai pas le droit de m’installer dans un pré sans payer. J’ajoute à cela que je ne cherche absolument pas à revendiquer une place dans ce pré et que si on ne m’accepte pas en un endroit, je cherche une solution ailleurs.


Réponse de l’intéressée : "ah mais non, impossible, car ici le camping sauvage est interdit." 


Autrement dit, pas question pour cette personne de me laisser le choix. Du moins le croyait-elle. Mais je n’avais aucunement l’intention de débourser pour mon logement et encore moins sous la contrainte. Aussi, ma décision fut catégorique : pas question de débourser un seul centime, je vais ailleurs...


Attitude sidérée des deux femmes ; elles avaient tout prévu sauf que je puisse leur échapper. Du coup, retournement subit de la représentante : finalement, elle était obligée d’accepter parce qu’elle ne pouvait pas me laisser partir, comme ça, avec mon âne à la tombée de la nuit et, sans argent... 


Cette fois, c’est de ma part qu’est venu le refus : ce n’était pas dans mes méthodes de contraindre les gens à m’offrir des services et donc je refusais net quand ce n’était pas proposé de bon cœur. 


“ A cause de votre décision, vous me faites jouer le mauvais rôle ” a alors constaté  l'élue. 


Prenait-elle enfin conscience de l’absurdité de son comportement qui la rendait aussi ridicule qu’impitoyable ? Il est clair que ma présence et mon projet de voyage l’avait sérieusement perturbée. Je ne sais pas comment cette personne se comporte habituellement mais, il est évident que son mental avait été complétement formaté par cet idée que l’argent devait être une valeur absolue à laquelle il n’était pas possible de déroger. Aussi, le fait que je me permette la liberté de voyager sans moyen financier devait lui sembler tout simplement insupportable. Et cela au point de déraper dans son comportement.


Car il faut encore connaître la suite, pour se rendre compte de l’attitude extrême de ce comportement.


Le lendemain j’ai pu rencontrer les randonneurs à qui elle avait demandé de payer. C’était une famille hollandaise : un couple et trois jeunes enfants. Peu habitués au côté pinailleur des lois française, ce couple s’était installé sans se poser de questions. Ils avaient planté la tente dans le pré de l’âne et aussitôt après, ils avaient couché leurs enfants. 


C’est alors qu’est arrivée Madame le maire et, sur ordre de celle-ci, ils devaient se rendre au camping. Oui, vous avez bien compris, cette élue politique a demandé à ce que les enfants soient réveillés et rhabillés, à ce que la tente soit repliée, toutes les affaires remballées et l’âne rebâté... Elle a insisté, paraît-il mais le couple, lui, a campé... sur ses positions : pas question de réveiller leurs enfants qui avaient commencé leur nuit et donc pas question de déménager.


Madame le maire n’a pas eu le choix ; elle est repartie bredouille et la famille hollandaise n’a pas eu à payer. Mais ça, bien sûr, je ne devais pas le savoir ; il a donc fallu qu’elle m’invente un gros mensonge comme une petite fille. Ridicule.


Maintenant, vous avez peut-être envie de savoir ce qui m’est arrivée par la suite. 


J’ai continué à marcher sur la route. Ce n’était pas l’itinéraire prévu puisque normalement, le lendemain, je devais prendre un chemin. Mais après un coup d’œil sur la carte, je me suis rendue compte que la direction me convenait. Cependant, aucune possibilité d’atteindre un village ou une ville avant la tombée de la nuit. La route montait en serpentant doucement. Je ne faisais que longer d’épaisses forêts peu praticables pour le bivouac. De plus, j’avais retenu qu’il était interdit de faire du camping sauvage dans Miremont, aussi il valait mieux que je quitte la commune. Pour mon âne, cette promenade tardive semblait être une déception supplémentaire dans sa journée ; il avançait le nez baissé et en traînant le sabot, ce qui a fini par m’énerver ; petits coups de baguette sur les fesses. La situation était déjà assez limite, il fallait éviter de l’aggraver. Mais curieusement, je n’étais pas folle d’inquiétude. Car en fait, je tenais déjà le début d’une solution d’hébergement. En effet, comme elle l’avait elle-même remarqué, Madame le maire avait joué le mauvais rôle. Et en fin de compte, cela avait été si caricatural que c’est elle, finalement qui, à son insu, allait pouvoir m’aider. Car, dans le fond, il suffisait que je raconte ce qui m’était arrivé pour avoir bon espoir d’émouvoir les premières personnes que j’allais rencontrer en chemin.

Ça, c’était pour la théorie. Mais il fallait encore que je réussisse à trouver quelqu’un. Et là, tout à coup, à environ deux kilomètres de Miremont, une ferme bio qui faisait aussi camping : la ferme de La Boisse. Négocier la gratuité dans un camping n’était peut-être  pas la chose la plus évidente, mais je décide quand même de tenter. Là, mon arrivée a créé une soudaine effervescence et fut cette fois sans rapport avec ce que j’avais connu précédemment. Sans un soupçon d’hésitation la gérante du camping accepta de me loger gratuitement avec mon âne. Elle m’installa un peu à l’écart des autres campeurs, à un endoit où l’âne aurait de quoi manger. En plus de ça, elle me fit cadeau d’un fromage de chèvre de sa production et de pain. Les estivants du camping furent eux-mêmes très généreux, les uns apportant du pain pour l’âne, les autres me passant de l’argent et une famille décida même de m’offrir la douche. Bref, j’avais eu beaucoup mieux qu’un simple pré et, pour le même prix, s’il est possible d’ironiser de cette façon.

 

 

ferme camping de la Boisse / cliché envoyé par un campeur

 

 


L’histoire de Miremont est en fin de compte le seul cas où j’ai été ennuyée à cause  de ce choix de voyager sans dépenser. Quelques grincements de dents, dans certains cas, où il a fallu négocier la gratuité, mais de mon côté je n’ai jamais cherché à trop insister. Quelques commerçants qui ont fait la gueule en me voyant passer sans dépenser, mais rien de plus... La plupart du temps, on avait le geste généreux et on ne cherchait pas à grapiller des euros dans ce que l’on me donnait. Dans certaines villes touristiques un peu bourgeoises, il arrivait qu’on dédaigne la vagabonde que j’étais ; on passait devant moi l'air de rien, ce qui était à la limite normal pour moi, mais curieux vis-à-vis de l’âne. Donc les gens passaient en faisant mine de ne pas voir l’âne; c’était à mourir de rire. Cependant, dans ce cas, ce n’était mon euro symbolique qui était la cause de ce comportement, mais l’âne. Les touristes confondaient ma condition de voyage avec ma condition réelle et le fait de voyager avec un âne laissait croire à quelques simples d’esprit, que j’étais d’une condition sociale très basse car, forcément, qui d’autre que des misérables accepteraient de voyager ainsi ?


Et puisqu’il est question de misère, je dois préciser un point : à aucun moment je n’ai pratiqué la mendicité, ni même du harcèlement commercial pour vendre mes livres. Je peux même dire que dans deux cas sur trois, on me donnait de l’argent sans que je le demande et même très souvent avant que je puisse expliquer que je voyageais sans argent. A contrario, je me suis retrouvée à refuser des sommes d’argent, en particulier dans les cas de gens vivant chichement ou quand j’estimais qu’il y avait un abus de générosité.


J’ai envie de conclure sur ce point en disant que l’argent, pour moi, n’a pas été un problème. Non seulement je n’ai pas eu à souffrir du manque d’argent, mais en plus de cela, je ne me suis pas du tout sentie frustrée à la vue des terrasses de café ou de restaurant, ou des étals de marché et de commerces. D’ailleurs, je ne m’étais pas fixée comme but de tenir coûte que coûte et de résister à la tentation en bavant devant tout ce qui me donnait envie. Il est certain que si la situation m’avait semblé pénible, je n’aurais pas continuer sur le même régime.  


J’ai sans doute été la première surprise par mon comportement ; jamais je n’aurais imaginé que ça allait être si facile. Quand je voyais des gens dépenser et consommer sans compter, je me disais simplement que mes vacances n’étaient pas du tout les leur et, pour cela, aucune raison de les envier : je préférais nettement de loin mon aventure. 

 

Passer le curseur sur les photos pour voir les légendes 


(A suivre...)

 


 


Commentaires

 

1. lejardindhelene  le 04-10-2009 à 20:38:32  (site)

Edifiant ...et plein d'optimisme...Merci pour ces belles leçons...

2. nina43  le 05-10-2009 à 07:03:11

effectivement pas evident cette rencontre pas coiol du tout
heureusement qu'il existe encore des gens correct que tout le monde n'est pas comme sa surtout venant d'un maire.

3. ROSETINA  le 05-10-2009 à 09:28:31  (site)

Super ton blog, une vraie leçon de vie, je viendrai le lire plus posément. Rosetina

4. vesuve84  le 21-10-2009 à 11:00:20

Bonjour,

Contents de savoir que tu as pu continuer ton voyage en Corse, et que tu es bien rentrée.

A bientôt peut-être ?
Flo, Benoit & Erwan.

5. 2257  le 12-11-2009 à 15:45:48

Je viens de lire ton histoire, c'est tout simplement magnifique!
C'est une belle leçon de vie.
A bientôt
Bernard

 
 
 
le 26-09-2009 10:39

Des kilomètres qui usent les sabots...

 

Encore beaucoup à faire et désolée de ne pas apporter, pour l’instant, de réponses personnalisées. Certains attendent encore que je les contactent. Je ne manquerai pas de le faire dès que je serai moins surchargée.

 

Sur cette page de mon livre d’aventure internet, je vais vous parler des kilomètres parcourus.

 

Mais d’abord cette question : pourquoi marcher ? Et surtout pourquoi marcher aussi longtemps et sur d’aussi longues distances ? 

 

C’est certain, à la base il faut aimer marcher. Quand vous marchez vous n’êtes tributaire d’aucune machine ; c’est vous qui avancez et seulement vous. Donc ce sont vos kilomètres et non pas ceux que l’on obtient avec l’aide, par exemple, d’une voiture. Marcher avec un âne ajoute certains avantages : on  marche léger (sans souffrir du poids d’un sac à dos) et on a une autonomie ; qu’importe par exemple si on se perd en montagne : on a de quoi boire, manger, dormir, s’abriter et se réchauffer si nécessaire. Pour être plus explicite sur ce point, il y a des tas de situations que j’ai connues, notamment en montagne, où, si je n’avais pas eu mon âne, j’aurai dû appeler les secours. Donc, avec un âne, un peu plus la liberté d’aller où l’on veut sans avoir à fixer des heures et des distances... De plus on peut se faufiler un peu partout, se fondre complètement dans le décor de la nature et choisir des chemins un peu au hasard, en fonction de l’attrait qu’ils vous proposent. Quant au moment de s’arrêter, c’est quand on veut ; quand la fatigue arrive, quand le lieu paraît agréable, et en surveillant quand même un peu le soleil : mieux vaut mettre la tente avant que la nuit tombe. 

 

Marcher de cette façon, c’est fuguer. Et de cette sorte, vous intégrez pleinement le paysage. Vous n’êtes plus seulement spectateur, mais acteur :  vous êtes comme happés ou avalés par les lieux qui vous environnent, car vous n’êtes plus qu’une petite fourmi dans cette immensité du paysage. Mais vous avancez, vous tracez votre sillon ; vous avez l’impression de partir à la conquête de cette espace qui vous engloutit.  

 

Ce plaisir de la marche est-il partagé ? Pour mon âne qui porte mes affaires, on peut penser que le point de vue est un peu différent. A ce sujet je dirai, chacun son rythme de marche. L’âne a son rythme. J’ai le mien. Ce n’est pas toujours le même. Il faut donc composer. Parfois Chéri ne veut plus avancer ou veut marcher d’un pas lent alors que j’ai envie d’aller vite ; parfois c’est le contraire : mon âne est agacé de me voir m’arrêter sans arrêt ; il me donne des coups de tête et me bouscule pour que je me mette en marche. L’âne n’est pas une machine qui se met en route quand on appuie sur le bouton ; il a lui aussi une personnalité, des envies, des caprices...

 

C’est vrai que la marche n’est pas constituée que de moments agréables : parfois on est quand même obligé de marcher vite, parce qu’on est attendu, parce que le temps est menaçant ou, parce que la nuit va tomber et qu’il n’y a aucun endroit pour mettre la tente... Il y a aussi les bords de route peu agréables avec beaucoup de circulation et des détritus sur le bas côté. Vous êtes obligés de mettre les pieds là-dedans, c’est dégueu : on en veut à tous ces automobilistes qui balancent négligemment des trucs par la fenêtre de leur voiture ; c’est vraiment de l’inconscience de croire que la nature nous sert de poubelle... Il y a aussi les jours de fortes chaleurs, des chemins sans le moindre ombrage ; le soleil qui tape sur la tête ; la sueur qui mouille les vêtements... Personnellement, je supporte bien les fortes chaleurs, mais malgré ça il y a quand même des moments pénibles. Généralement ces moments ne durent pas plus de dix minutes, mais il faut les tenir ces dix minutes, d’autant plus que l’âne subit lui aussi : lui aussi transpire et souffre de la chaleur. Mais face à ce genre de situation, les solutions se trouvent rapidement : un peu d’ombre, un peu d’eau, voire même un peu de repos. A cela, j’ajoute une précision : à chaque fois en milieu de journée, grande pause de 2 heures environ pendant laquelle l’âne était systématiquement déchargé. Seul le bât restait sur son dos, mais en même temps je le desserrais au niveau de la sous-ventrière pour qu’il puisse ne pas être gêné par la sangle. 

 

Malgré les moments peu agréables de la marche - je pourrais parler aussi de ceux où il y a la faim et de ceux où il y a la peur - et malgré la nécessité de porter, pour monsieur l’âne, il semble bien que Chéri apprécie lui aussi, de son côté, les joies de la marche. Il suffit de le voir : il est parfois tout fringuant et plein d’entrain. Mais là où son comportement est le plus étonnant, c’est en montagne, lorsqu’il faut grimper. Bien sûr, pour lui, il ne faut pas aller trop vite ; il faut prendre son temps et s’arrêter quand ça grimpe trop, pour souffler. Mais en même temps, chez lui, un véritable allant ; s’il s’est décidé à s’arrêter il est tout aussi décidé à repartir ; il voudra surtout avancer si des arbres ou des arbustes lui bouchent le paysage. En fin de compte, il adore avoir une perspective. Quand enfin son champ de vision s’élargit, il s’approche du premier ravin, se plante devant et ses yeux étudient avec attention le fond de la vallée. Comme ça, il évalue la distance qu’il a déjà parcouru et parfois il regarde aussi vers le sommet pour savoir la distance qu’il lui reste. 

 

Dans certains cas, quand il s’agit de routes de montagnes où circulent des véhicules, ces véhicules deviennent des indices qui vous permettent d’apercevoir la suite du chemin sur des kilomètres de routes qui serpentent. Chéri semble avoir compris cela. Une voiture le double, il continue à la suivre du regard et les oreilles bien droites, il la regarde encore quand elle n’est plus qu’un petit point au loin, qui avance à flanc de montagne. Peut-être la marque d’une certaine lassitude dans sa tête d’âne qui doit se dire : encore tout ça à parcourir ! encore tous ces kilomètres à grimper !

 

Il n’empêche que quand il prend de l’altitude, on a l’impression qu’il se requinque à la seule vue du paysage. La tête dressée, l’œil vif, les oreilles bien droites et attentives au moindre bruit,  il domine la vallée, fier comme un coq, oublie sa fatigue, sa faim, reste figé devant le paysage, tel un rocher en porte-à-faux au-dessus du vide. Parfois, il s’approche tellement du bord, qu’il me donne le vertige.

 

Souvent, on me pose la question : vous prenez des routes ou des chemins ? Bien sûr, généralement je préfère marcher sur des chemins que sur des bords de route. On hésite quand le chemin rallonge un peu trop ou quand il risque d’être inaccessible pour l’âne ; on tient compte aussi du temps : sous la pluie le joli petit chemin de terre peut se changer en un infâme parcourt boueux ; vous ne marchez plus, vous pataugez. Et si en plus vous vous perdez, ce qui arrive assez souvent sur les chemins, vous pataugez en rond sous la flotte, ce qui n’a rien d’agréable.

 

Parfois, on a des bonnes surprises : on tombe sur de merveilleux chemins là où on s’y attend le moins, ou des déceptions : on croyait prendre un chemin mais il est impratiquable pour l’âne. Mais le choix entre chemin et route n’est pas forcément aussi tranché : il y a parfois des petites routes de campagne ou de montagne, qui sont presque désertes et peuvent s’apparenter à des chemins.

 

Dans les bonnes surprises, la possibilité par exemple de contourner Montluçon par des chemins.L'un longe un canal ; l'autre est une ancienne voie ferrée. Avant ça, j’ai dû bien me renseigner car le trajet est aussi un véritable labyrinthe. Mais je me suis prise au jeu, et le résultat, ce fut la possibilité d’avoir un parcours très agréable, avec juste un moment où j’ai été ennuyé par des travaux qui me barraient la route. Mais quand on contourne une agglomération aussi importante que celle de Montluçon, on ne pouvait pas s’attendre à mieux. 

 

Autre bonne surprise : à Toulon, la grande piste cyclable isolée de la route qui vous permet de marcher en évitant les voitures. Seul bémol, parfois on est quand même obligé de quitter la piste cyclable et là plus de trottoir, plus rien pour les piétons dans une ville où la circulation est infernale. 

 

Dans les déceptions, le regret de voir certains chemins impraticables, soit dans le sud de l’Auvergne, soit en Corse. Ceci, parfois pour des raisons futiles : parce que les chemins sont mal entretenus, mal indiqués ou juste à cause d’un passage, sur dix mètres, que l’âne ne peut pas franchir. 

 

En Ardèche, le problème est plus particulièrement celui des panneaux. Dans cette région le panneau est un endroit où toutes les âmes littéraires et artistiques se défoulent : dans une sorte de méli-mélo, les panneaux de l’Ardèche vous indiquent à la fois les routes et les chemins, l’endroit où vous trouverez un médecin et la ferme où vous pourrez acheter votre miel. De plus les villages sont souvent dans des culs de sac qui débouchent sur des routes circulaires. Autrement dit, pour aller à un endroit précis, on peut vous indiquer à la fois une direction et la direction opposée. Les routes elles-mêmes se changent pour devenir chemin et redevenir route un peu plus loin. Et tous sont barbouillés d’indications de GR, ce qui n’a plus aucun sens, au sens propre du terme ! De même, ne pas se fier à la présence de quelques maisons sur le chemin : il y a des tas de maisons dispersées un peu partout qui ne vous indiquent pas forcément l'entrée d'un village. Autrement dit, l’Ardèche vous donne l’impression d’un paysage destructuré où l’on ne sait plus vraiment ce qui distingue une route d’un chemin et un village de ce qui n’est pas un village. Cela, bien sûr, donne un certain charme à la région, mais en ce qui me concerne, plutôt de quoi fulminer : pendant deux jours je n’ai rien fait d’autre que m'y perdre. 

 

Certains penseront que la Corse n’est pas mieux. Peut-être, mais le fait est que je ne me suis pas égarée en Corse comme dans l’Ardèche. On peut penser que mes expériences dans l’Ardèche m’ont préparée à la Corse. Ce n’est pas complètement faux, mais on est dans une situation différente. Là, le problème des chemins est surtout celui de régions escarpées. Déjà, grande méfiance à avoir envers le chemin que l’on va vous conseiller. Les Corses ont beau être des habitués des lieux : eux-mêmes tombent régulièrement dans leurs ravins, que ce soit en voiture ou à pied ! Ce sont donc des chemins souvent risqués. Si on vous les conseille malgré tout, c’est parce que les risques se définissent selon un pourcentage assez aléatoire mais qui donne généralement lieu à de longues discussions de rue. Ajoutons à cela le facteur “âne” et bien sûr vous n’aurez pas deux personnes qui auront le même avis sur la question. 

 

Une situation bien particulière aux chemins corses. Vous voyez un village perché. Vous êtes environ à 1 km et vous savez qu’il existe un chemin. Un kilomètre, c’est rien, surtout quand on voit déjà le village. Sauf qu’entre le village et vous, il y a un véritable labyrinthe : il faut parfois prendre la direction la moins évidente, ouvrir des barrières, avancer entre les vaches ou au milieu des vignes... A croire que c’est fait exprès ; comme si le village cherchait à se protéger contre d’éventuels assaillants.

 

Ce qui est vrai avec les villages l’est aussi avec les maisons. Vous voyez un bout de toit, les oreilles d’un âne, mais comment arriver là ? Vous tournez dans un sens et dans l’autre, rien : impossible de trouver un sopupçon de chemin qui vous mène à l’endroit attendu. Une fois, j’ai dû renoncer...

 

En résumé, je dirai que - presque tous les jours - j’ai réussi à prendre des chemins, au moins pour un bout de mon parcours journalier. Mais la route est parfois inévitable et, il faut le dire, certaines routes qui serpentent dans la montagne sont dangereuses. Je pense notamment aux routes auvergnates : en Auvergne très peu de bas-côtés et la végétation vous cache des voitures. De plus, certaines routes de montagne sont de grands axes routiers assez fréquentés.

 

Ma randonnée de cette année avait pour particularité – et difficulté – de ne proposer aucun chemin prédéfini (ou très peu). Etant donné que je prenais toujours la direction sud-est, j’étais déjà à contre-sens des chemins de Compostelle. De même, peu de GR car je ne me suis pas rendue dans des coins spécifiques aux randonneurs. Donc, chaque fois il fallait que je me creuse la tête pour savoir où j’allais réussir à passer avec mon âne.

 

Toutefois, en Auvergne, une aide précieuse et inattendue de l’asinerie Volc’âne. Des cartes et des plans qui m’ont été offerts par l’asinerie. Des dizaines de kilomètres de chemins sur lesquels j’étais sûre de pouvoir passer avec Chéri. Grand merci à cette asinerie qui m’a permis de randonner avec insouciance dans le merveilleux pays des volcans.

 

 

A présent, voici un petit topo des kilomètres parcourus :

 

 

AUVERGNE 

 

Chazemais / Saint-Ours : 122 km

Saint-Ours / La Chaise-Dieu : 112 km

La Chaise-Dieu / Yssingeaux : 55 km

 

+ Puy de Dôme (2jours) : 14 km

 

Total des km parcourus à pied en Auvergne : 289 km + 14 km = 303 km

 

 

ARDECHE + DRÔME 

 

St Félien / Crest : 77 km

 

 

PROVENCE

 

Vaison-la-Romaine / Aix-en-Provence : 127 km

 

 

Total des km parcourus à pied sur le continent : 507 km

 

 

CORSE

 

Ile Rousse / Corbara : 5 km

Corbara / Algajula : 7 km

Algajula / Aregno : 5 km

Aregno / Cateri : 2,8 km

Cateri / Montemaggiore : 7 km

Montemaggiore / Lumio : 4 km (par chemins)

Lumio / Moncale (10 km par chemins + 4 km après en montagne)

Moncale / Galéria : 28 km

Galéria / Osani : 29 km

Osani / Partinello (plage) : 5 km

Partinello (plage) / Serriera : 11 km

Serriera / Porto : 5 km (+ détour Marina de 3 km).

Porto / Piana : 12 km

Piana / Cargèse : 18 km

Cargèse / Sagone : 13 km + 3 km pour aller au centre équestre.

Sagone / Tiuccia : 7 km + 3 km du centre équestre.

Tiuccia / Pévani : 14 km

Pévani / Ajaccio : 22 km.

 

Total de km parcourus à pied en Corse : 217, 8 km

 

---------

 

TOTAL des Kms parcourus à pied : 725 km

 

----------

 

Trajets en transport routier animal :

 

Yssingeaux / St Félicien : 56 km

Crest / Vaison-la-Romaine : 79 km

Aix-en-Provence / Toulon : 81 km

 

Total des kms en transport routier animal : 216 km

 

-------

 

TOTAL de la distance parcourue : 941 km (+ environ 400 km de trajet en mer) 

 

--------------

N’oubliez pas non plus de voir les pages précédentes du blog, notamment la page des panneaux humoristiques, qui a été complétée avec les panneaux rencontrés en chemin et notamment les “ fameuses pancartes de l’Ardèche” dont je parle ci-dessus. En ce qui concerne les autres photos de la randonnée, celles-ci restent limitées pour l'instant ; mes problèmes de caméra rencontrés en chemin (voir pages précédentes) font que, pour l'instant, je ne peux pas sortir toutes les photos. 

 

Dernière petite précision : le compteur des visiteurs du blog  hier a franchi la barre des 1000 avec une moyenne quotidienne de 12 visiteurs. Merci à vous tous pour l'intérêt que vous portez à mon voyage...

 

 

 

 

 


Commentaires

 

2. lejardindhelene  le 26-09-2009 à 13:12:54  (site)

Passionnant et impressionnant...J'en retiens que vous étiez vraiment deux, rien de possible l'un sans l'autre...

Un plaisir de te lire...

3. soledad visiteuse  le 28-09-2009 à 18:25:47  (site)

Voilà déjà le lundi passé, sous un soleil généreux, Je viens de lire tes posts, les derniers, je comprends que le retour à la vie normal te semble dure, elle est souvent tellement banale.
Par contre, je ne suis pas trop étonnée quand tu dis que certaines personnens t'ont refusée l'accueil parce que tu voyageais sans argent... Les gens ne vivent plus que pour ça!
Mais la vie c'st bien autre chose!
quelle agréable arrière saison !
Je te souhaite une belle soirée.
A bientôt et bonne semaine

 
 
 
le 23-09-2009 16:51

Un retour difficile à accepter

 

Arrivée en Corse à Ile Rousse

 

 

Voici donc les  premiers commentaires de cette grande virée dans le sud de la France avec un âne et 1 € symbolique. 

 

Mais je vais d’abord commencer par la fin pour vous faire part des émotions du retour. Dès que je me suis approchée d’Ajaccio, un cafard terrible. Et avec ça, l’idée qu’il allait bien y avoir quelque chose pour m’empêcher de revenir. D’un côté, je veillais scrupuleusement à ce que le retour puisse se faire dans les meilleures conditions ; de l’autre j’espèrais avoir une bonne excuse qui m’obligerait à prolonger mon séjour. 

 

Au fond, j’avais l’impression de ne pas avoir assez profité de la Corse ; mais peut-être aussi que je refusais purement et simplement l’idée d’un retour et d’une fin de voyage. Si je vous parle de ça, c’est parce que beaucoup de personnes ne comprennent pas mes motivations et pensent qu’il faut être maso pour entreprendre ce genre d’aventure.

 

Mais voilà, c’est une aventure... le mot est lâché. Dans le voyage touristique ordinaire, tout est organisé, y compris nos désirs et envies. Et avec ça, une condition essentielle pour réussir nos vacances : l’argent. Celui qui a l’argent devient client et, comme chacun sait, le client est roi. Toute l’année, le touriste lambda est un valet qui doit obéir aux ordres de ses rois. Aussi la période des vacances devient-elle le moment où le valet devient roi (ou du moins le fait-on croire) et peut imposer aux uns et aux autres ses désirs. En fin de compte, insidieusement, nous avons renoué avec l’ancienne tradition romaine des Saturnales qui avait pour coutume d’inverser les rôles sociaux à certaines périodes de l’année. Donc, une façon de voyager qui est devenue totalement artificielle : les structures touristiques ont surtout tendance à encourager les voyageurs a être passifs, paresseux, dépensiers et arrogants. Voilà donc à quoi il ressemble notre client-roi. 

 

Quant à ceux qui les accueillent, pour beaucoup le touriste n’est généralement qu’un porte-monnaie. A ce sujet, il ne faut pas oublier que l’argent est une richesse artificielle ; aussi juger quelqu’un à son compte en banque, c’est comme le juger à sa couleur de peau : on considère seulement des apparences sans tenir compte des qualités humaines qui sont derrière. Alors oui, bien sûr, parfois j’ai eu le droit à des accueils peu aimables, voire exécrables, simplement parce que je n’avais pas d’argent. Mais en même temps, que peut-on regretter face à de tels comportements ? Rien, bien sûr. Car comment regretter le fait que certains révèlent leur vrais visages ? on est surtout content de ne pas avoir été dupe, voilà...

 

D’après moi, pas de liberté plus grande que celle qui vous permet d’être jugé selon vos qualités. Simplement, parce que cela vous donne le droit d’être vous-mêmes. Et pas de liberté plus grande que celle qui vous permet d’être vous-même. Du coup, cela vous donne de l’audace, du courage : vous avez envie d’agir, de réagir et l’effort ne vous fait pas peur, pas plus que la perspective de passer par certaines épreuves... Et c’est donc cela qui vous donne une envie d’aventure et rien d’autre.

 

 

Chéri deux jours avant le départ

 

 

 

Ces réflexions un  peu philosophiques pour vous expliquer justement les différences au niveau des émotions. Quand on devient simple touriste, les aspects artificiels qu’imposent les règles touristiques et notamment le rapport à l’argent empêchent les véritables émotions. Vous découvrez des gens et des paysages sans être particulièrement touché. Et la fin des vacances est presque un moment ordinaire qui désole plus qu’il n’attriste. 

 

Dans ma façon de voyager, ce n’est pas du tout le cas. Le fait de s’engager dans ce genre d’aventure crée une charge émotionnelle très forte. Déjà, je dirais, dans le contact humain. Le moment où l’on rencontre quelqu’un s’apparente toujours à un moment important. De même, la possibilité de partager quelques jours mes experiences de randonnée, crée aussitôt, pendant ces quelques jours une atmosphère festive. Souvent on m’a demandé si je ne me sentais pas trop seule en voyageant ainsi. Pas du tout. C’est comme si j’allais d’une fête à une autre. 

 

Un souvenir marquant : la première fois que j’ai aperçu un volcan. C’est certain, de la fenêtre d’un train ou d’une voiture l’effet n’aurait pas été le même. Là des jours et des semaines de marche à attendre cette vision. Et puis tout à coup, juste en face, vous le voyez. Que s’est-il passé entre ce moment et celui d’avant ? Vous avez juste fait quelques pas de plus. Rien d’autre. Et au moment vous ne l’attendez pas, vous relevez machinalement la tête et dans les teintes bleutées de l’horizon, tout à coup cette silhouette de montagne avec la forme évasée de son cratère. Cela vous scotche sur place. Vous êtes bouleversé. 

 

Moments similaires lorsque tout à coup, dans l’échancrure d’une montagne, on découvre le bleu de la mer. 

 

Le volcan, la mer, ce sont là de véritables repères géographiques, qui parlent plus que des noms de villes ou de départements. 

 

En Corse, ce que j’ai pu notamment découvrir, c’est l’effet d’éloignement et d’isolement de l’île. Et le fait que ce soit une île avait une énorme importance pour moi. Il faut dire qu’il y avait de quoi. Je suis arrivée en Corse sans avoir la certitude d’une solution pour quitter l’île. Déjà, même pas sûre d’avoir de quoi payer mon billet retour. Ensuite, aucune certitude sur le fait d’être à nouveau acceptée sur un ferry et à cela, il faut ajouter les difficultés que j’allais de nouveau rencontrer pour faire rentrer l’âne à l’intérieur du Corsica.  Bref, une véritable impression d’enfermement qui n’était d’ailleurs pas qu’une impression.

 

Cet enfermement, paradoxalement, ne m’a posé aucun problème. Puisque mon retour devenait incertain alors j’étais dans une sorte de voyage dont la fin restait imprécise. A ceux qui me demandaient si mon âne était Corse, je leur répondais : ça dépend. Si je n’arrive pas à quitter l’île, au bout d’un an et un jour... Bien sûr c’était de l’ironie, mais l’idée de pouvoir repousser les limites de ma randonnée a fini par me tarauder. D’un côté, il fallait absolument que je me dépêche de rentrer : du point de vue matériel, ça commençait à craquer d’un peu partout. Les fers de l’âne notamment. Sur deux pieds, les fers étaient en train de se fendre. Sur un troisième pied, il risquait de se barrer. De plus, j’étais attendue. Pas que pour des choses agréables : des tas de factures à payer... Mais il y avait aussi un autre point de vue. Je ne recommençais pas le travail aussitôt. J’avais encore une semaine de libre et comment ne pas chercher à profiter un peu plus d’un voyage aussi merveilleux et aussi exceptionnel ? De toute façon, rester plus longtemps ne me coûterait pas plus cher...

 

Lorsque j’ai débarqué avec l’âne à Toulon, le van était là. Chéri le connaissait déjà ; c’était son van ; celui qui allait le ramener à la maison. Donc, en principe, aucun problème. Il suffisait de taper dans les mains et en deux secondes il serait déjà dedans. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Il n’a pas voulu rentrer. D’un coup de tête il m’indiquait la suite du chemin : allons par là, continuons à nous promener... allons au bout de cette rue... c’est sûr un peu plus loin, il y aura un peu d’herbe et un pré, juste ce qu’il faut pour manger et dormir...  Nous avons dû nous y mettre à trois, et utiliser les cordes et le bâton.

 

L’âne qui est revenu de près de deux mois de randonnée n’était nullement amaigri, abattu et affaibli, bien au contraire : il avait une vigueur d’athlète, un corps  musclé et un peu rond, et un air bien éveillé. La tête haute, les narines dilatées, il n’attendait qu’une seule chose à la sortie du ferry : découvrir de nouveaux horizons. 

 

Il n’y avait pas que moi ; lui aussi s’était habitué au rythme des jours de randonnée. Visiblement, il n’avait pas envie que ça s’arrête.

 

Quand il est arrivé dans son pré, il a voulu fuir tout le monde. J’essayais de l’approcher, il se retournait et s’éloignait : pas de comportement plus significatif pour dire qu’il m’en voulait. Peu après, je l’ai retrouvé couché sur le sol dans une étrange position : il avait allongé ses pattes avant et restait le nez baissé, caché entre ses pattes. Le seul fait de le voir ainsi m’a fait monter les larmes aux yeux : c’était clair qu’il déprimait. 

 

Pour moi, pendant 24 heures, ce furent des larmes qui me venaient à tout moment dans les yeux. Impossible de me faire à l’idée que c’était bel et bien fini. Pas possible non plus de regarder les photos ni images filmées sans avoir un gros pincement au cœur. Pendant deux jours, je suis restée secouée...  rien à voir avec une fin ordinaire de voyage.

 

Quelques uns de mes amis m’ont fait cette remarque : tu nous fait le coup chaque année. Ce n’est pas faux. Mais c’est bien la première fois que je  rentrais à contre cœur et le fait que l’âne semble exprimer la même chose, accentuait cette impression.  

 

A l’heure actuelle, je peux dire que tout va bien. La tristesse est partie et les habitudes ont repris. Chéri est content d’avoir retrouvé Philippine, une petite ânesse qui partage son pré, quant à moi, me voilà emportée dans le tourbillon des choses à faire.

 

J’ai finalement accepté mon retour, même si je me dis que j’aurais quand même dû essayer de rester en Corse une semaine de plus. 

 

 

Chéri la veille du jour du départ

 

 

 

Outre les films et photos que je vous présenterai ultérieurement, il y aura aussi un détail des sommes dépensées et de tout ce que j’ai pu recevoir des uns et des autres. Autrement dit, ces premières pages ne sont que le commencement d’un petit livre internet destiné à raconter ma traversée. Les avis, commentaires, critiques ou questions ne sont pas interdits.

 


Commentaires

 

1. minouche145  le 23-09-2009 à 15:15:06  (site)

coucou,
et bien vous voici de retour au bercail...
je comprends, ce n'est jamais gai de devoir reprendre le chemin du retour
et de devoir reprendre le "train train " quotidien
et surement encore plus quand on a vécu aussi intésément que toi

allez, dans pas longtemps tu te mettras à repenser au prochain voyage loll
bonne soirée à toi et une caresse a "Chéri"
bisous

2. lejardindhelene  le 23-09-2009 à 15:38:07  (site)

C'est passionnant, la façon de raconter mais surtout d'analyser tes sentiments et ce même ressenti chez ton âne...
Le regret de la Corse sera sûrement le moteur d'une autre fois...
A bientôt

3. Guiphitho  le 24-09-2009 à 12:23:57  (site)

Je comprends...
La vrai vie, ça devrait-être : les voyages, les rencontres, les découvertes...etc...
L'île Corse ( je connais aussi un peu maintenant Sourire est magnifique, les habitants authentiques et n'oublions pas, les ânes y sont sacrés...
Bon courage et groos bisous.
smiley_id239910
Carine.

4. photo-montage  le 25-09-2009 à 06:36:37  (site)

Bonjour,
je fais des montages photos a partir de vos photos perso,si l'envie vous dit, vous pouvez faire un p'tit tour sur mon blog...
Bonne journée...A bientot..

 
 
 
le 20-09-2009 22:55

De retour de Corse

 

 

Ici un au-revoir à la mer et à la Corse

 

 

Juste ce mot très bref pour dire que Chéri a retrouvé son pré dans l'après-midi. Le ferry est arrivé la veille (le 19/09) vers les 23 heures et le van attendait sur le quai. Philippe qui est venu nous chercher avec sa compagne, devait partir rapidement à cause de son travail. Nous avons roulé toute la nuit avec juste une pause de quelques heures pour dormir et permettre à l'âne de se dégourdir les jambes. Donc beaucoup de fatigue et pas encore le temps de vous expliquer mon voyage. Mais bientôt des explications, des photos, des récits... En tout cas un voyage réussi en grande partie grâce à tous ceux qui m'ont soutenue et aidée. Comme vous avez pu le découvrir dans les com, j'ai réussi à aller en Corse en prenant le ferry sans van ni camion pour transporter l'âne. C'est normalement interdit mais j'ai réussi à obtenir l'autorisation du commandant de bord du ferry. Pour le retour, heureusement, ce fut le même commandant. Les deux voyages ont été payants, mais la générosité des gens rencontrés en chemin a fait que j'ai pu, sans difficulté, payer les 2 billets.

Quand vous découvrirez tout ce que j'ai pu faire et obtenir avec mon âne et mon euro symbolique, vous serez certainement surpris.

Donc à bientôt...

Emmanuelle 

 


Commentaires

 

1. aurore  le 20-09-2009 à 21:07:35  (site)

on a hâte... chapeau !! et tres belle photo !! bonne continuation

2. lejardindhelene  le 20-09-2009 à 21:33:04  (site)

Bravo ! ...Comme quoi, il faut toujours oser et espérer en l'autre...
A très bientôt de lire ton beau parcours...

3. minouche145  le 21-09-2009 à 07:14:49  (site)

coucou,
super , j'ai hâte de voir et de savoir ton beau périple
repose-toi bien avant tout et bravo à ton "chéri" bien courageux lui aussi
bonne journée
bisous

4. nina43  le 21-09-2009 à 07:25:03

un grand bravo (photo magnifique) on etait presque sur que y arriverai tu est tres courageuse et tu a la volonté quand a chery bravo a lui aussi contente de savoir que tout c'est bien passé malgre quelques difficulté et que vous soyez bien rentrer j'attend avec impatience de pouvoir lire ton parcours.... bisous

5. jo1947  le 21-09-2009 à 08:11:08  (site)

Emmanuelle et Chery,
Je vous remercie pour cet exemple de courage,de persévérance,de modestie,de sagesse,de respect et
d'Amour avec un grand A !!!
Ceci dit un grand honneur pour la magnifique preuve que nous donne
Emma... en tant que représentante
de la gente féminine qui sur le sol
corse a dut faire face à de nombreuses difficultés parfois avec
avec une force physique incomparable (Fugue intempestive de Chery dans le maquis) ce qui implique sa récupération malheureusement sans
l'aide de l'hélicoptère.
Emma et Chery MERCI encore,
Je vous embrasse tous les DEUX!!!

JO1947 qui vous vénère.......

6. mamyreille  le 21-09-2009 à 20:22:58  (site)

Bonsoir, ravie de voir que tu as pu mener à bien ton rêve et j'attends avec impatience le récit de ton voyage.. Bonne soirée et à bientôt Bises

7. madmax  le 22-09-2009 à 12:30:02

Merci de revenirs entiers les aventuriers !
Très contents de ne s'être pas noyés,
dites- nous tout sur cette traversée.
Impatients, nous sommes de vous écouter...

encore bravo !

 
 
 
le 30-08-2009 23:14

Rando avec un âne et 1 € : coup de théâtre

Chéri un jour d’orage

 

 

De nouveau une possibilité de vous donner des nouvelles en chemin. Et l'impensable est arrivé : j'ai pu - grâce aux aides très précieuses rencontrées en chemin - obtenir une nouvelle caméra.

"Comment donc ?" allez-vous me demander. Car quand on part avec seulement 1 €, le problème est bien sûr épineux. Vous allez penser qu'on m'en a prêté une. Même pas ; trop délicat sans doute de prêter un matériel aussi utile et précieux. Donc, échec total de ce côté là. Mais en m'approchant de Bonnieux dans le Lubéron, rencontre avec des quidams et notamment une dame passionnée par les équidés, selon les dires. Ces gens m'aident à trouver un lieu pour m'installer le soir et le lendemain, surprise : un monsieur vient à ma rencontre avec une enveloppe. Dans l'enveloppe, un mot, un téléphone et un billet de 100€. Somme surprenante, bien sûr, mais qui l'est moins si on connaît Bonnieux et ses environs. Là, on y trouve regroupées les plus grosses fortunes de France et, selon la rumeur locale, j'étais tombée sur une de ces familles.

Malgré ça, pas de quoi retrouver le sourire. Avec 100 € ou un  peu plus, je n'allais pas pouvoir m'acheter une caméra et, dès lors, l'absence d'images risquait de compromettre sérieusement la suite de ma rando. Difficile de concevoir un passage réussi sur le bateau pour la Corse, et sans possibilité même de faire une photo pour immortaliser ce moment. D'autant plus que j'avais déjà commencé à filmer ; c'était ma seule façon de témoigner ; je n'en avais pas envisagé d'autres. De plus, sorte de lassitude et j'envisageais finalement de mettre un terme à ma rando à Aix-en-Provence. Cependant rien que l'idée me mettait les larmes aux yeux ; c'était vraiment dommage de s'arrêter pour une telle raison.

Mais une de mes amies me contacte par téléphone et me fait comprendre qu'il n'est peut-être pas tout à fait impossible de m'acheter une caméra à bas prix et, ce billet de 100 € qui arrive le lendemain de ma panne, ça ne devait pas être un hasard...

J'ai réfléchi : elle devait avoir certainement raison ; nouvel espoir : à Aix j'essaierai de m'acheter une nouvelle caméra. Entre temps je demandais à mon amie de se renseigner sur les prix sur internet.

Arrivée à Aix le samedi soir, je crois que la malchance me poursuit : demain on sera dimanche et tout sera fermé. Mais là, rencontre avec un couple formidable. Le mari va aussitôt me conduire dans Aix, juste avant la fermeture. Des prix trop élevés, ça n'allait pas. Il fallait donc voir dans le matériel d'occasion et pour ça, en direction de Marseille, un  magasin ouvert le dimanche. C'est là où je l'ai finalement trouvée. Son prix : 179 € Donc, bien plus que les 100 € offerts, ce qui empiétait sur mon budget du Ferry. Aussi, la solution fut de la revendre à l'avance. Prix de la vente :100 €, une affaire pour l'acheteur et moi je ne dépensais que 79 € pour une caméra très performante.

Mais ce n'est pas tout : grâce à ce couple, j'ai pu être hébergée dans un studio et l'âne a pu avoir du foin et rencontrer 2 ânes dans une ferme voisine. Et mieux encore, j'ai pu rencontrer le propriétaire d'un centre équestre qui, le lendemain, allait chercher un cheval sur Toulon. Après avoir obtenu ma caméra, je n'espérais qu'une seule chose : rejoindre Toulon au plus vite pour tenter d'aller en Corse. Et bien demain, le van viendra chercher l'âne.

Ceci m'a permis une journée de repos (à moi et à l'âne) dans la maison de ce couple très accueillant et du coup je me sens en pleine forme pour continuer. Mais pour la suite je ne peux encore rien dire : je ne sais pas si je vais être acceptée avec l'âne sur le Corsica, seule compagnie maritime à Toulon. Peut-être que mon voyage s'arrêtera à Toulon. Ou pas...ou qu'il y aura encore d'autres solutions en cas de refus : je ne peux pas encore vous le dire. Je devine cependant que je vais devoir rester quelques jours sur Toulon avant d'espérer un départ.

Encore merci à tous ceux qui m'ont aidés. Pour l'instant, je ne donne pas de nom par peur d'en oublier quelques uns, dans la précipitation de ce message que je dois écrire rapidement sur un un ordinateur qui n'est pas à moi, et avant d'aller me coucher. 

A bientôt. 

 


Commentaires

 

1. lejardindhelene  le 31-08-2009 à 07:06:43  (site)

Un voyage béni des dieux en quelque sorte...et qui donne espoir dans les surprises de la vie et les gens...
Belle continuation...

édité le 31-08-2009 à 09:06:52

2. nina43  le 31-08-2009 à 10:47:00  (site)

gros bisous et que du bonheur pour vous deux j'en suis tres heureuse. et que tout continue a merveille et que la chance te sourit encore. a tres bientot j'espere.

3. mathildephoto  le 03-09-2009 à 20:27:29

Je suis ravie de lire l'article sur Var Matin (http://www.varmatin.com/ra/toulon/209508/le-pradet-elle-parcourt-la-france-avec-son-ane-et-un-euro-en-poche) , et d'apprendre que vous avez pu arriver en Corse. Profitez bien! Mathilde

4. kiki84320  le 05-09-2009 à 05:22:17

Salut je suis admiratif de ton parcour formidable. Mais j'arrive un peut trop tard sur ton blog car j'aurrai eu une camera a te préter ca t'aurrai sans doute arengé plus vite mais en même tant tu n'aurrai pas connus ses gends formidable. J'aprend que tu es arrivai en Corse et j'en suis content pour toi et ton âne. En esperent que vous allez bien tout les 2 et que tout ce passe bien la bas amicalement ,christophe d'entraigues sur la sorge(Vaucluse)

5. nina43  le 08-09-2009 à 10:35:16  (site)

je suis tres heureuse que vous ayez reussit ta confirmation par tel de votre arrivé en corse ma fait tres plaisir
je te fais pleins de bisous et d'enorme caresse a chery
a tres bientot

6. mamyreille  le 10-09-2009 à 03:28:55

D'après ce que j'ai lu ds les comms tu es en Corse quelle merveille j'adore cette région j'y suis allée aussi en septembre il y a qqes années ... Je te souhaite un très bon séjour Bises

7. willow  le 10-09-2009 à 11:20:48  (site)

venons juste de rentrer des hauts sommets et je répérai sur le terrain les éventuelles traces de chéri mais n'en ai vue aucune .... visiblement t'es pas passée à la maison, nous n'avons pas encore vu le voisin pour nous le confirmer , contente que tout se passe bien pour vous deux

8. lejardindhelene  le 10-09-2009 à 11:46:03  (site)

Puisque j'ai lu dans les coms que tu avais réussi ton challenge d'arriver en Corse, je voulais juste te féliciter...Bravo !

9. irene  le 14-09-2009 à 20:57:37

Bonjour émanuelle,j'espère que tu as trouvé ton chemin à l'Ille Rousse une carresse à chéry, on s'est rencontré sur le ferry tu as partagé notre repas, bonne continuation

Irène du Pays Basque

10. mamyreille  le 16-09-2009 à 03:56:37  (site)

C'est vraiment agréable de suivre ton périple par les commentaires, donc tu es allé à l'Ile Rousse .. très joli... mais j'ai trouvé tout joli en Corse ... bonne continuation Bisous

11. herseliande  le 16-09-2009 à 08:34:06

salut, c'est le bonnieulais de la plaine. Pour la chance que tu as eu de rencontrer l'une des soeurs Forbs, tu n'en as pas eu pour le temps. L'orage n'est pas tombé la nuit comme tu le craignais, mais en plein lors de ta traversée du Luberon. D'ailleurs on dit Luberon, l'accent sur le e c'est pour les parisiens. Je me suis inquiété quand j'ai vu la foudre tomber à plusieurs reprise là haut. Alors que je t'avais moi même indiqué ce chemin. Je suis content que tu y ai survécu. Bonne chance pour ta traversée de la méditérrannée.
Les Corses adorent le saucisson d'âne^^.

12. Guiphitho  le 20-09-2009 à 10:40:41  (site)

Bonjour, c'est super, ton voyage n'est pas facile mais apparemment tu rencontres des personnes sympa...c'est super, je suis très contente pour toi Sourire
La traversée sur le ferry ne va pas être de tout repos j'imagine?...Passes-tu à Cargèse? si oui, je connais quelq'un
@ bientôt, bon courage à toi
Nine
Carine.

13. soledad visiteuse  le 20-09-2009 à 18:00:56

ET bien ton voyage est une magnifique expérience, et surtout de nous montrer qu'il existe enore des gens biens.
Bonne continuation à vous deux.

 
 
 
 

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