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Est-ce que je peux passer chez vous avec mon âne ?

le 01-11-2010 11:52

QUI A COUPÉ LA QUEUE DE MON ÂNE ?

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Qui a coupé la queue de mon âne ?

 

 

 

 

 

Drôle d’interrogation, après tout ce temps de silence, vous allez me dire. Nul doute que je vous dois des explications.

 

Mais avant, voici la dernière des anecdotes qui concerne mon  âne Chéri. Non, il n’y a rien d’inventé dans ce que je vais vous raconter : la réalité dépasse la fiction, comme on dit souvent et le « coupeur de queue d’âne » (ou« la coupeuse », on ne sait pas) a eu une idée dont le côté farfelu dépasse de loin l’originalité de mes fictions.

 

Mais commençons par le commencement : durant l’été mes deux ânes, Chéri et Philippine changent de prés. Grâce à un arrangement avec une sympathique famille, je peux mettre mes ânes dans des prés qui se trouvent à 2 km à peine de chez moi. Par précaution ses prés sont fermés avec un antivol. Précaution que je trouvais jusque-là un peu saugrenue, bien que les prés soient un peu isolés.

 

Avec l’arrivée de l’automne, retour des ânes au bercail pour ainsi dire. Accompagnée de Pascal – qui est le garçon qui s’occupe de mes ânes quand je ne suis pas là –  je pars les chercher dans leur pré d’été. Et là surprise ! Le fil de fer qui retenait la porte a été coupé.

 

Cependant, la porte est fermée et mes ânes sont toujours là.Oui, seulement, la queue de Chéri – avec lequel j’ai l’habitude de randonner – a une drôle d’apparence : alors que le poil lui tombait presque jusqu’aux sabots,il n’y a plus qu’une longue tige de poils sur une quinzaine de centimètres.Tout le reste, au même niveau, a été coupé d’une manière très nette. Je dois me rendre à l’évidence : quelqu’un est entré par effraction dans le pré pour couper la queue de mon âne !

 

 

AVANT et APRES

 

 

 

Bien sûr, un tel constat laisse songeur. La première question que l’on pourrait se poser, c’est : pourquoi ? Fétichisme ? Blague idiote ? Pari stupide ? L’âne bien sûr, n’a pas su me répondre.

Mis en cause peut-être, sa célébrité et déjà ce blog, qui s’étend sur ses exploits, peut-être un peu trop, c’est vrai.

 

J’ignore si le fait de porter un bout de la queue de mon âne dans la poche ou autour du cou, porte bonheur. Près d’une table de nuit, peut-être ou après avoir fait quelques tours autour en invoquant le dieu des Ânes… A moins que ça se glisse sous l’oreiller, dans le bain, que ça s’accroche à une porte, ou peut-être sur le sapin de Noël ; pourquoi pas, puisque c’est maintenant dans pas longtemps. En tout cas, ce que je voulais vous dire,c’est que mon âne n’a pas du tout assez de poils, ni sur la queue, ni sur la crinière, pour en offrir un échantillon à tous ceux qui pourraient l’affectionner. Alors, s’il vous plaît, ne dépoiler pas mon âne. Je n’irai pas jusqu’à porter plainte pour ça : les gendarmes, eux, ça les ferait plutôt se poiler de rire, mais… tout de même, j’estime que mon âne a le droit de garder ses poils là où ils sont. Que diriez-vous, Monsieur, Madame, si on entrait chez vous pour vous couper à votre insu un bout des cheveux. Le contexte n’est pas le même, certes… mais mon âne a plus besoin de ses poils que vous de vos cheveux (surtout, si vous Monsieur, vous êtes chauve). Avec sa queue, mon âne chasse les mouches et autres insectes nuisibles. Quant au reste de ses poils, ils vont certainement lui être bien utile, cet hiver, pour lui tenir chaud. 

 

Bien sûr, je n’ai pas laissé l’horrible queue dans cet état : j’ai égalisé. Oui, moi-même ; je n’allais quand même pas appeler un coiffeur pour ânes. Enfin je tenais à rassurer chacun que l’on avait coupé que du poil.

 

Aucune idée de qui aurait pu couper la queue de mon âne. Mais, avant ça, quelques signes avant-coureurs. Plusieurs fois, des portes qui séparent les deux prés ont été ouvertes et, on a d’abord cru que c’était les ânes eux-mêmes. Là, les conséquences peuvent être beaucoup plus graves, car si des ânes mangent trop ils peuvent se tuer. Les équidés ne vomissent pas et, en ce qui concerne la nourriture, ils n’ont pas du tout le sens de la modération. De plus, entre les deux prés, il y a un passage avec un jardin pas du tout fait pour eux et où peuvent se trouver des plantes très toxiques pour les équidés.Nul doute que cet(te) inconnu(e) a cru bien faire, mais ce comportement est typique de la bêtise et de l’ignorance de certaines personnes qui prétendent aimer les animaux et qui, en vérité, peuvent leur faire beaucoup de mal. Aussi,dans le fond, leur couper un peu du poil de la queue est beaucoup plus inoffensif.

 

J’ai raconté cette histoire à une voisine qui a deux chevaux et un âne dans un pré situé non loin du pré d’été de mes ânes. Son âne n’a pas eu le poil de la queue coupée, ni celui des oreilles. Pas de barrières ouvertes non plus, mais pour elle, ce fut la surprise de découvrir une pierre de sel dans le pré de ses bêtes. Ces pierres de sel sont bien destinées aux équidés, mais là encore il peut y avoir des contre-indications si une bête est malade. Par ailleurs, le sel est très mauvais pour la végétation et peut tuer des arbres : il nefaut donc jamais placer la pierre de sel n’importe où.

 

Voilà donc, pour l’anecdote. Et maintenant, revenons à cette période estivale.

 

Il avait été convenu que je ferais une petite randonnée de quelques jours avec Chéri. Hélas, pas la moindre petite randonnée cet été. La raison à cela est que je m’étais engagée dans l’écriture d’un roman mythologique. Un premier roman mythologique avait été commencé au printemps,mais mon ordinateur a  connu un désastreux bug et plus de cent pages envolées : elles n’avaient pas été protégées. Pour seule consolation, ce roman prenait une mauvaise tournure et était beaucoup trop long. Mi-Octobre, j’étais invitée au salon du Mans, à la «25ème heure du livre ». Mon idée était donc de pouvoir terminer l’écriture d’un livre à temps pour pouvoir le proposer à ce salon. Après ce bug, je n’avais plus beaucoup de temps : juste 3 mois, car on était déjà en Juin. Pour espérer y arriver, j’ai dû changer le sujet de mon roman.J’espérais quand même avoir 10 jours ou même une petite semaine pour partir avec mon âne, mais ce ne fut même pas le cas.

J’ai finalement réussi à boucler mon livre. Ils’intitule :

Europe, mon amour, et propose une version actualisée du mythe d’Europe. Quant à sa date de sortie : il a quitté l’imprimerie le  15 Octobre : la veille du jour du salon ! Ouf…

 

 

 

 

 

Dommage qu’il n’y ait pas eu de promenade avec mon âne cet été : il ne semblait attendre que cela. Mais déjà, des projets pour les prochaines grandes vacances. Parmi ces projets, une rando asinienne à plusieurs avec un trajet qui irait de Nogent-le-Rotrou au Mont-Saint-Michel.

D’autre part, pas de quoi se plaindre étant donné le charme permanent de cette magnifique région du Perche où je réside maintenant depuis quatre ans. Je terminerai donc mes bavardages par quelques photos de l’automne prises le week-end dernier aux environs de chez moi. Et aussi, la promesse que je reviendrai très vite, à nouveau, sur mon blog, pour d’autres nouvelles.

Alors, à très bientôt. 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires

 

1. anaflore  le 01-11-2010 à 12:37:37  (site)

et bien drole de fantaisie !!!que faire avec ces poils???une moumoutte pas top!!!bjr à ce pauvre ane

2. lejardindhelene  le 02-11-2010 à 15:34:34  (site)

Affolant... Merci pour ces dernières nouvelles et belles photos...

 
 
 
le 18-05-2010 15:39

Dernières nouvelles et suite des aventures avec mon âne

Après ces quelques semaines de silence, me revoici alors que le printemps est en train de cheminer tout doucement vers l’’été. Chéri et sa compagne Philippine ont rejoint depuis un mois leur pré d’été qui est seulement à quelques kilomètres de la maison. Cette année, l’herbe n’était pas très haute et donc pas de quoi s’empiffrer, mais ce n’est pas plus mal : Chéri, comme ça, va pouvoir conserver sa ligne de “ grand sportif de la rando ”. 

 

Avec le retour du beau temps, c’est également le retour des salons et foires aux ânes. Donc, pratiquement chaque week-end, petit déplacement avec mes livres, notamment pour des animations locales. Le week-end dernier, j’avais été invitée par Perch’âne à St Denis d’Authou, pour une journée consacrée à l’âne randonneur. Le week-end d’avant, il s’agissait d’un salon du livre à Souancé-au-Perche. Quant à la prochaine semaine, je serai le lundi de Pentecôte à la célèbre foire aux ânes de Lignière. 

Non, je ne craquerai pas et je n’irai pas racheter un nouveau petit âne, bien que parfois la tentation soit grande. Avec un achat d’âne, on est déjà dans les gros investissements. Il faut de l’espace et de l’herbe, et déjà, ce n’est pas très facile de trouver quelqu’un pour vous proposer un coin herbeux. Ensuite, il y a l’entretien : parage, soins véto, foin l’hiver, eau, pierre à sel, abri, etc. Et ne pas oublier non plus que l’âne vit environ une quarantaine d’années.


Donc, dernièrement, j’ai investi dans plus petit. En début d’année 2010, en l’espace de 3 semaines, deux chats disparus, l’une de vieillesse (elle avait 18 ans) et l’autre de mort accidentelle. Bien sûr, du chagrin. Puis, plus récemment, l’idée d’avoir des petits chatons. Le premier Sirocco, est un bébé chat entièrement beige, qui est arrivé chez moi la semaine dernière. Et à la fin du mois, arrive Favonius, un autre chaton, mais cette fois un “ Sacré de Birmanie ”. Oui, je sais, ce blog est en principe réservé aux ânes, mais quand même, avec de si mignonnes petites boules de poil (même pas encore 3 mois), il fallait au moins vous présenter les faire-parts de naissance. 

 

 

                                                       Sirocco 

 


Mais revenons aux ânes et surtout à mon dernier grand voyage. 

Encore une fois, à la dernière animation où j’ai été invitée, j’ai entendu ce commentaire : Mais un âne ce n’est pas trop têtu ? Mais posons-nous plutôt cette question : A quoi ressemblerait un âne qui ne serait pas têtu ? Est-ce que ça ne deviendrait pas un âne robot ? Un âne impersonnel sans caractère ni volonté ? Demandons-nous aussi comment il nous faut aimer les animaux : dociles, soumis et obéissants au doigt et à l’œil tels des jouets programmés ? Ou, avec une personnalité et donc également une certaine dose d’entêtement. Alors oui, les ânes sont têtus, et c’est tant mieux, car c’est comme ça que je les préfère. L’entêtement de l’âne, c’est aussi ce qui fait le côté ludique de la randonnée. En effet, les chemins de ce fait, deviennent plus aléatoires : ils sont semés d’obstacles et d’embûches qu’il faut réussir à franchir et à dépasser. Mais du coup, ce sont là autant de défis qui vous donnent ainsi le goût de l’aventure. Passera, passera pas ? On ne peut pas toujours prévoir... c’est ça aussi le plaisir de la randonnée. Dans des jeux d’épreuves, style Fort Boyard, on ne sait pas quoi inventer comme obstacles pour permettre aux joueurs de se confronter aux difficultés de l’épreuve, mais avec l’âne on n’a pas ce souci : c’est lui-même qui va inventer les défis. Et la diversité des contextes que nous rencontrons au cours d’une randonnée, nous place dans des situations parfois totalement imprévisibles et souvent burlesques même si parfois on rit seulement après coup. 


Les ânes sont têtus, oui, mais il faut aussi savoir pourquoi et à quoi correspond exactement ce mot : « têtu ». Un âne têtu n’est pas un âne qui n’a pas toujours envie d’écouter. Un âne n’est pas une machine : il a des envies, des moments de paresse ; il ne veut toujours ce qu’on veut au même moment... Bref, il se comporte comme n’importe quel animal, seulement un chien il suffit de tirer sur la laisse pour le faire venir : avec un âne, quand on tire, on n’a pas forcément le même résultat. Et pour cause, des deux l’âne est le plus fort et bien sûr, il le sait ! 


Mais ceci ne veut pas dire que l’âne est têtu. Tout d’abord, il faut comprendre que l’entêtement, chez l’âne, est une manière de communiquer.  Ordinairement, quand un animal est gêné, lorsqu’il a peur, ou même lorsqu’il souffre moralement comme physiquement, celui-ci pousse un cri. Or, ce n’est pas le cas de l’âne. Celui-ci peut braire pour appeler ses copains, réclamer de la nourriture, prévenir d’une présence... mais pour le reste, il est muet. Aussi, sa seule expression consiste à s’arrêter et à se figer sur place. De cette façon, il fait comprendre qu’il y a une anomalie et, bien sûr, c’est à nous de comprendre ce qui ne va pas.


Un caillou sous le sabot ? Le bât qui se défait ? Le chuintement inquiétant d’une rivière souterraine ? Peu à peu, le randonneur doit lui-même s’habituer à décrypter le comportement de son âne. Une fois,,je me souviens, mon âne s’était arrêté parce que la radio s’était allumée dans une des sacoches. J’ai éteint le poste et l’âne est reparti. 


L’âne cherche ainsi à communiquer, mais nous-mêmes nous devons aussi l’éduquer face à des peurs qui ne sont pas toujours justifiées. Sa phobie de l’eau et des ponts (voir page 1, mais aussi dernière vidéo sur passage du gué) sont des difficultés que l’âne parvient lui-même à surmonter en prenant l’habitude de se confronter à ce qu’il redoute. Quand on est seul avec lui, les techniques pour le faire avancer ne sont pas toujours évidentes, mais elles existent et nécessitent malgré tout, une certaine dose de patience. Mais moins on cède et plus l’âne se montrera coopérant car, lui-même, semble avoir aussi quelque peu, le goût des défis. D’ailleurs, quand il réussit à surmonter ses peurs, il est finalement très fier. 


A ce sujet, je voudrais donc vous raconter une anecdote qui m’est arrivée l’été dernier en Auvergne. Cette anecdote nous oblige un peu à  nous interroger et à réfléchir sur le comportement de l’âne : non, les ânes ne sont pas idiots et parfois ils ont une intelligence qui peut surprendre. Toutefois, j’éviterai d’apporter une conclusion à cette histoire car, en fin de compte, il est difficile de certifier ce que l’âne a pu vraiment comprendre. En tout cas, il a eu un comportement vraiment inattendu. Mais voici plutôt l’histoire :


En Auvergne, aux alentours du Puy de Dôme, il n’est pas rare de rencontrer d’autres randonneurs asiniens. Grâce à l’asinerie Volc’âne, j’avais eu le droit à des itinéraires qui étaient déjà empruntés par les ânes de cet élevage et, évidemment, je me suis retrouvée avec des randonneurs qui avaient des portions de trajets identiques aux miens. Ce fut le cas d’une famille hollandaise : un couple, leurs trois enfants et l’âne loué pour 15 jours. Alors, un soir, je me retrouve à planter ma tente à côté de la leur. Le lendemain, il devient alors logique de faire route ensemble, d’ailleurs Chéri semble être ravi d’avoir la compagnie d’un autre âne qui fait le même travail que lui.

 

 

Non, j’ai dit non et je suis le plus fort

 

 

 

 

Mais Chéri, malgré les milliers de kilomètres enregistrés dans les compteurs des sabots, a encore quelques peurs tenaces et une en particulier : le franchissement des gués, surtout  si la rivière est large et si l’on entend le bruit de l’eau qui tombe en cascade. Or, une demi-heure à peine après le départ, nous voilà face à un gué, large et bruyant, mais indispensable pour pouvoir poursuivre le GR. Néanmoins, instant d’espoir avec la présence de l’autre âne : peut-être que Chéri allait vouloir le suivre. Souvent, on arrive à débloquer les situations de cette façon. En voyant faire l’âne de tête, les autres prennent confiance et se mettent à suivre malgré leurs craintes. L’âne de la famille hollandaise était parfaitement rôdé aux chemins du coin : il passa le gué sans faire la moindre histoire. Mais malgré ça, pas question pour Chéri de mettre un peu plus que le bout des sabots dans l’eau : cette rivière avec le vacarme de son eau fuyante, vraisemblablement l’effrayait et il n’était pas du tout décidé à traverser. Pendant quelques instants je fus assistée par le couple hollandais mais, comble de malchance, le mousqueton d’une de mes longes, sur laquelle je comptais pour le faire avancer a soudainement cédé et j’ai d’ailleurs bien failli moi-même me retrouver les fesses dans l’eau. 

 

 

 

Quand Monsieur ne veut pas se mouiller les sabots

 

 

 

 

Au bout d’un moment, il a fallu se rendre à l’évidence : pas possible pour moi de continuer par le même chemin. Je devais donc laisser continuer la famille hollandaise. De mon côté, cela signifiait que je devais renoncer à un magnifique itinéraire, pour un demi-tour et des routes beaucoup moins agréables sur un trajet qui en plus me rallongeait considérablement. Autant dire, je fulminais intérieurement et pas qu’intérieurement d’ailleurs : mon âne eût le droit aussi à une copieuse engueulade. Mais bon... que pouvait-il retenir de tout mon verbiage... ce n’était qu’un âne et il fallait surtout penser à avancer car dès lors, la préoccupation essentielle était de ne pas se faire surprendre par la nuit.


Des routes, encore des routes. Il aurait pu y avoir pire car le paysage était malgré tout magnifique mais, autant dire, ce refus de passer le gué avait vraiment gâché la journée. Le comble, c’est que Chéri lui aussi se retrouvait sur un itinéraire beaucoup moins agréable et seul, sans son copain de la nuit. Mais un âne, bien sûr, ça ne peut pas comprendre et retenir la leçon... Ce n’est qu’un âne... C’est têtu et ça le restera.

 

 

Un refus clair et net malgré les grands moyens

 

 

Quand nous avons atteint le camping et obtenu l’accord de nous y installer, le soleil était déjà comme un gros ballon orange posé sur l’horizon. Dans ce camping, j’allais pouvoir retrouver la famille hollandaise et eux, bien sûr, étaient installés depuis longtemps. Leur âne était parqué, la tente montée, les affaires déballées. 


Alors, je décidais d’adresser un ultime reproche à mon âne :


– Tu vois, il a fallu marcher des heures en plus à cause de ton caprice. Tu aurais pu te reposer beaucoup plus tôt avec ton copain et tu aurais pu avoir une magnifique journée, mais non, à cause de ta stupide peur de l’eau et des cascades, on a eu une journée pas vraiment rigolottes, et surtout toi d’ailleurs, toi qui porte l’essentiel sur ton dos... 


Mais bon, j’étais arrivée et il fallait dès lors avoir d’autres préoccupations, d’autant plus qu’un orage était attendu dans la nuit. Avec l’orage, la pluie et donc le lendemain, des chemins bien trempés. 


Le lendemain, les Hollandais n’avaient pas le même trajet que le mien. Donc, je les saluais et repartais seule ;  enfin quand je dis seule... avec mon compagnon à grandes oreilles, bien sûr. Cette fois, pas de soucis en ce qui concerne le trajet : il s’agissait d’un chemin sablonneux assez large et filant droit à travers les champs. 


C’est sur un de ces chemins  que mon âne eut tout à coup, une réaction très surprenante. En principe, comme tout équidé de son espèce, mon âne contourne méticuleusement chaque flaque car, comme toujours, il n’aime pas se mouiller les pieds et donc s’il y a moyen d’éviter, pas d’hésitation : on contourne. Or, là, le voilà qui s’arrête net devant une flaque d’eau géante, presque une mare. Ce n’était pas très compréhensible car il avait facilement les moyens de la contourner. Mais là, il se fige, comme subjugué, le nez baissé au-dessus de cette petite étendue. J’essaye de le faire avancer, rien à faire.  

 

 

 

Allez, courage, on tente...


 

 

 

 

Donc, je commence à me demander ce qui peut justifier cet arrêt si soudain et c’est là que je le vois avoir un comportement encore plus étonnant : un peu après avoir flairé la flaque, il avance ses deux pattes avant, juste assez pour qu’elles soient à moitié dans l’eau. Alors là, il me semble deviner son intention : mon âne doit être tout simplement en train de se donner une leçon de courage. Il veut voir s’il est capable de se tremper les sabots. Mais est-ce vraiment possible ? Un âne peut-il vraiment agir ainsi. Du coup, je décide de le laisser faire, histoire de voir. Quelques minutes d’immobilisation et de lui-même il avance un peu plus dans la flaque : cette fois, les deux sabots avant sont complètement dans l’eau. Autre moment d’attente, nouvelle avancée et, c’est alors le bout des sabots arrière qui touche l’eau. Et encore un peu après, il avance et se retrouve complètement les quatre pieds dans l’eau. 

 

 

Continuons : deux sabots, c’est la moitié...

 

 

 

Je l’ai alors complimenté pour son acte de courage. Puis, j’ai repris la longe et nous sommes repartis. Depuis, Chéri marche dans l’eau et il a su passer des gués. On peut franchement se demander s’il n’avait pas compris son erreur.En tout cas, on peut dire que bien des animaux ne seraient pas capables de réagir de cette façon. Les ânes semblent avoir un esprit analytique, et ce sont donc des animaux très intelligents contrairement à cette rumeur du passé et à cette terrible tradition du bonnet d’âne réservé aux cancres. 

 

Allez hop, le troisième...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Commentaires

 

1. lejardindhelene  le 18-05-2010 à 14:01:44  (site)

J'adore...
Belle continuation...

2. mamyreille  le 29-05-2010 à 04:09:05  (site)

Merci d'être venue faire un tour sur mon blog .... Lignières n'est pas très loin de chez moi ...mais c'était le week end dernier ... bonne journée

3. lorzane  le 30-06-2010 à 11:34:56

Bonjours
C'est tout à fait charmant.
Si un jour, vous avez besoin d'une nuit de sommeil avec un diner et un coin pour Chéri, ce sera avec plaisir. conservez mon email au cas.
Nath.

4. lorzane  le 30-06-2010 à 11:39:42

j'ai oublié de dire ou?
c'est idiot!
A quelques Kms de Arles
Nath

 
 
 
le 11-04-2010 14:38

Ah... ces ânes qui ne veulent pas se mouiller les pieds !

Quelques vues rigolotes de ma dernière randonnée avec des ânes.
Celle-ci a duré du 3 au 6 Avril 2010, et ici il s'agit du 2ème jour, où il y avait 11 ânes et 21 randonneurs.  
 
 
 


Commentaires

 

1. Fanny39  le 11-04-2010 à 12:39:36  (site)

lol!sympa!belle journée à vous!

2. aneagile  le 11-04-2010 à 23:00:22

chacun son style hein !!!
trés sympa et trés drôle cette traversée de gué et félicitation à ceux qui ont pris la passerelle.
et quand vous voulez à toute l'équipe pour une rand'auvergne
smiley_id140561

3. marina43  le 16-04-2010 à 07:58:14

felicitation, et sa donne toujours autant envie..merci de continuer a nous faire partager tes aventures...

 
 
 
le 30-03-2010 18:21

C’est  le printemps. Vive le printemps ! Ces derniers temps, un peu de bousculade dans mon emploi du temps. Le week-end dernier deux salons, dont celui du livre de Paris et la semaine d’avant, confèrence à une foire de l’âne dans le Calvados. Enfin, nouveau départ ce samedi 3 Avril qui vient pour une randonnée de 4 jours dans le Loir-et-Cher. Nous serons à peu près 15 randonneurs avec une dizaine d’ânes. 


Bien sûr, je vous raconterai cette prochaine rando dans mon blog.


En même temps, je continuerai à raconter ma rando de l’été dernier, y a encore des choses à dire. Toujours en projet, une vidéo sur cette aventure.


Sinon, je me permets de vous glisser quelques liens de Gilles, un ancien randonneur asinien qui a fait Compostelle. Il habite les Alpes Maritimes et vend plein d’accessoires pour ânes et pour ceux qui veulent randonner avec un âne. 

 

http://jouvence-patch.com/ <http://jouvence-patch.com/default.html

 

http://ane-agile.com/ <http://ane-agile.com/

 

http://caravane2010.blogspot.com/ <http://caravane2010.blogspot.com/

 

 

Sinon, en ce moment, sur les routes de Compostelle, Christophe et son âne Valentin. Ils sont partis de Tours le 21 Mars dernier.


Pour avoir des informations sur eux : 

www.christopheetvalentin.e-monsite.com

 

 

Et me voici, avec mon éditeur Monsieur Baudez, samedi dernier au Salon du Livre de Paris 

 

 

 

 

 


 
 
le 24-01-2010 17:14

Orage, neige... quand les éléments se déchaînent

Ça y est la neige a fondu, bien fondu ! Juste quelques petites nappes qui se maintiennent de ci de là, dans ma campagne. Au cours des nuits les plus froides (chute des températures à près de  – 15), les ânes ont eu le droit à leur petit manteau d’hiver. Ces manteaux sont taillés pour des corpulences de chevaux et poneys ; pas de prêts-à-porter ânes ; j’avais donc peur que ça ne tienne pas sur leur dos... Mais je n’allais leur offrir du sur-mesure quand même ! Et pourquoi pas de chez Cardin ? Peu après Philippine (la petite ânesse) s’est roulée et le manteau s’est retrouvé de travers... mais pas pour Chéri... Lui, il avait compris qu’il ne fallait pas se rouler tant qu’il avait ce truc-là sur le dos... Comme quoi, c’est pas bête un âne !

 

 

                                    Chéri et Philippine avec leurs doudounes 

 


L’été est loin, pourrait-on penser...  mais cette météo hivernale, ne fait-elle pas penser aussi aux pointes extrêmes de la météo estivale ?  Par exemple, entre la neige et l’orage, il y a bien un point commun... les deux nous bloquent...


Oui, j’ai été bloquée par la neige cet hiver et par les orages, cet été. Ça ne change pas.


Souvent, on m’a demandé comment je vivais le moment des orages au au cours de mes randonnées. J’ai envie de répondre : c’est une question d’habitude.


Le paradoxe, c’est que je crains moins les orages lorsque je suis en randonnée que lorsque je les vois arriver sur ma maison quand je suis chez moi. 


Quand vous randonnez, vous vivez au contact de la nature ; vos peurs ne sont plus les mêmes. Vous voyez dans la nature un côté protecteur et donc les orages ne paraissent pas trop inquiétants.


A cela, j’ajouterai qu’il y a de bons et de mauvais orages. J’entends par là que les moments d’orage peuvent être parfois pénibles ou au contraire, ça peut correspondre à un moment extraordinaire,  où l’on vit l’aventure d’une manière intense.


Entre les orages de l’Auvergne, le gros orage du Lubéron et les fracassants coups de tonnerre en Corse, cet été on peut dire que j’ai été gâtée...


L’Auvergne d’abord. Des orages généralement pas très forts, mais qui durent longtemps et parfois toute la journée. Bref, de gros ronrons de chat que vous avez en permanence  au-dessus de la tête, avec parfois une averse qui vient tout lessiver juste au moment où on espérait pourvoir sécher. Puis, de temps à autre, quelques éclairs qui vous laissent craindre que ça va s’aggraver.


Evidemment, des orages qui arrivent au moment où il devient difficile de s’abriter ; ainsi une journée complète d’orage alors qu’au cours de cette journée, je devais traverser une forêt sans trouver une seule bicoque pour m’abriter.


Toujours en Auvergne, vous avez l’orage qui commence dix minutes après le départ et qui s’arrête cinq minutes après le moment de pause, et cela après tous vos efforts pour trouver un abri à la fois pour votre personne et pour l’âne, sachant que l’âne a aussi besoin d’herbe pendant sa pause déjeuner.


Trois jours consécutifs comme ça.


D’où plainte de ma part contre l’orage. Mais après ce fut l’inverse (il a dû être vexé) : ça dégringolait juste au moment de la pause, si bien qu’il fallait parfois déménager pour trouver un abri sûr.


Mais l’Auvergne, ce ne fut que le hors-d’œuvre. Plus je m’avançais dans l’été et plus je descendais vers le sud, et plus les orages se faisaient violents...



Une fois dans la Drôme, un automobiliste s’est arrêté à ma hauteur : 

– Il ne faut pas rester là. Il y a un très gros orage qui arrive. Vous devez vite vous abriter. Je viens de la ville d’à-côté, je vous le dis, il est très violent...


L’automobiliste, en fait, semblait plus inquiet que moi. Il me proposa un endroit à proximité, pour m’abriter. L’idée de m’arrêter de si bonne heure me contrariait un peu, mais en même temps, c’est vrai qu’il n’y avait aucun autre abri ailleurs ; juste le bord d’une longue route, et il ne fallait pas faire preuve d’imprudence...


L’orage ne fut pas aussi terrible que cela mais il me fallait quand même remercier  cet inconnu. Grâce à lui, je restai au sec, et Chéri aussi !


Et puis, il y a eu ce gros orage du Lubéron.


On ne peut pas dire que j’ai été surprise ; je savais qu’un gros orage allait tomber dans l’après-midi, pour une fois la météo ne s’était pas trompée. 


Le problème, c’est que ce jour-là, je traversais les pointes les plus élevées de la chaîne de montagne du Lubéron et... j’en avais pour la journée... En regardant ma carte, la situation était assez claire :  il y avait bien 4 à 5 heures de marche sans rencontrer une seule maison. A cela, il fallait ajouter le temps de la pause déjeuner. Celui-ci qui était ordinairement de 2 heures pouvait être raccourci à une heure, mais cela supposait quand même que je resterai au moins 5 heures sans rencontrer une seule autre âme.


J’hésitais un peu, mais je dirais surtout que ma principale inquiétude était de me perdre. Perdue au milieu de la montagne sous un gros z’orage, là c’est moins rigolo.


Bien vite, je repérais sur la carte ce qui correspondait à la dernière maison. Allons jusque-là et ensuite, on avisera.


J’ai réussi à atteindre sans difficulté la dernière maison. La famille, des Mexicains, confirma les indications de la carte : leur maison était bien la dernière sur de très longs kilomètres. La famille n’était pas particulièrement accueillante et d’autre part, l’orage ne s’était pas encore manifesté. Donc, autant continuer... car dans le pire des cas, je pouvais aussi rebrousser chemin et chercher à rejoindre la dernière maison.


Une heure plus tard, me voilà installée dans un très agréable petit coin pique-nique. Très agréable oui, sauf qu’au loin, cette fois, de violents grondements. Pas de doute, c’était mon orage qui arrivait... Curieusement, malgré la puissance des grondements, le ciel était encore d’un bleu limpide, mais on sait bien que les orages sont parfois traîtres.


Comme convenu, j’écourtais ma pause déjeuner, remettant bien vite les sacoches sur mon âne pour faire un peu de route tant que le ciel était bleu. 


Le trajet était assez bien balisé ; je n’étais pas perdue ; c’était l’essentiel. Mais plus j’avançais et plus il me fallait monter. Et tout à coup, par-dessus la crête, je vis arriver une masse de nuages, noire comme du charbon et marquée en continu par une giclée d’éclairs. Et en un rien de temps ces nuages vinrent envahir toute l’étendue du ciel, comme si la nuit tombait prématurément.


Coup d’œil sur la carte ; j’étais à 300 mètres du sommet et je n’avais qu’un quart d’heure avant que le plus gros de l’orage arrive sur moi. Le calcul fut vite fait : J’étais en plein milieu de mon trajet en montagne (avec autant de kilomètres derrière moi que devant) et  en plus de cela, c’était normalement au sommet que je devais croiser l’orage. Autant dire, je ne pouvais pas être à un pire endroit !


Mais tout ça n’était que des prévisions de dernière minute. Et 300 mètres, ce n’était rien du tout. Aussi, peut-être que j’allais réussir à passer le sommet juste avant l’orage. Ce serait sans doute juste juste, mais autant tenter.


Pour cela, il fallait s’engager dans un sentier assez exigu et beaucoup plus pentu.

 

Je pensais ne rencontrer aucun problème, sauf que du côté de mon âne, l’avis n’était pas du tout le même. Un âne peut-il avoir peur de l’orage ? Je n’en sais rien...  Peut-être a-t-il réagi par rapport à l’ensemble de la situation : le fait de monter sur un chemin très étroit, alors que l’orage arrivait juste en face. En tout cas, il s’est montré tellement récalcitrant qu’il a réussi à rebrousser le peu de chemin que l’on avait parcouru.

 

Cinq minutes de perdues, cette fois plus le choix... il fallait s’arrêter. J’ai attaché l’âne à un arbre et je l’ai débâté à toute vitesse car dès lors la foudre tombait à toute volée. Et puis j’ai eu l’idée de sortir ma tente. j’avais un abri à porter de main, pourquoi ne pas en profiter ? La végétation était basse, offrant comme abri, du moins pour moi, des petits recoins assez sécurisants. 


Ma tente installée, je m’enfermais dedans... Et là, deux secondes après, c’était comme si je me retrouvais sous un bombardement. La foudre tombait avec une telle violence que je sentais le sol trembler sous moi. En fait, on finit par se laisser fasciner par ses forces inouïes de la nature. Seul désagrément, les oreilles qui se bouchent par moment...  


L’orage n’a pas duré longtemps. Une heure plus tard, il était parti. Donc, j’ai pu reprendre ma route tranquillement. Mais heureusement que Chéri avait refusé un peu plus tôt de monter... Les 300 derniers mètres qui me séparaient du sommet étaient en fait un chemin très difficile ; c’était juste quelques centaines de mètres, d’accord, mais là il fallait s’empêtrer dans des buis et entre de petits arbustes qui vous lacéraient tout le corps. C’était si étroit que j’avais parfois un doute sur le fait de pouvoir continuer jusqu’au bout avec l’âne... De temps en temps, il fallait casser des branches et c’était juste juste... En fait, sous un orage comme celui-là, cela aurait véritablement tourné à l’enfer. Je ne sais pas si les ânes ont de l’intuition... en tout cas, le mien m’a donné une belle leçon... La prochaine fois j’essayerai un peu plus de l’écouter.


Pour couronner le tout, lorsque je suis arrivée sur la crête, le poteau indicateur du chemin était à terre, son pied en bois rompu au niveau de la base ; apparemment il était fraîchement tombé, sans doute sous l’effet  de la foudre... Heureusement que je ne m’étais pas plus approchée de l’endroit !


Quand je suis arrivée dans la vallée, les routes étaient encombrées par des camions et des machines de fête foraine... Des machines qui me semblaient tout à coup bien superflues... Pour avoir des sensations, ce n’était pas compliqué, il suffisait de grimper dans la montagne....


J’ai encore un peu marché et après quelques petites difficultés pour trouver un endroit pour dormir, j’ai finalement rencontré une famille très accueillante. Bilan de cette journée : malgré ce violent orage qui  était arrivé au pire moment, j’ai eu l’impression que tout s'était très bien passé.


Aussi, quand je suis arrivée en Corse, je pensais être déjà, pour ainsi dire, rôdée aux orages. Les Corses vous disent que leurs orages à eux sont les plus violents, mais... c'est comme le reste : leur île est la plus belle ; leur cuisine est la meilleure ; leur histoire est la plus riche, et j’en passe...

 

 

 

                                                        En Corse, orage au loin

 

 

D’accord, mais dans ce cas encore faut-il qu’orage il y ait... Depuis deux mois, pas une seule goutte de pluie dans la vallée ; quelques orages qui venaient seulement tonner sur les sommets les plus élevés de l’île, mais pas aileurs... Pourquoi faudrait-il que l’orage arrive, peu après mon arrivée à moi sur lîle ? 


D’ailleurs, les Corses eux-mêmes n’y croyaient plus... et pourtant ils espéraient vivement la venue de cet orage de fin d’été, tandis que moi j’espérais vivement le contraire... 


Mais, c’est finalement eux qui ont eu gain de cause... Et là pourtant même la météo ne semblait pas trop le prévoir. Encore un orage qui irait  vers les sommets des montagnes, disait-on une fois de plus... Sauf que cette fois l’orage arrivait de la mer et, si celui-ci avait une petite prédilection  pour les sommets des montagnes... il fallait bien qu’il traverse la plage et même la vallée pour les atteindre. Car je ne crois pas qu’un orage puisse être capable d’enjamber, quand à l’idée qu’il contournerait la région et ma tente... ce serait une hypothèse vraiment absurde.


J’étais donc en bord de mer, à Cargèse, quand j’ai vu arriver l’orage droit sur la ville. Je n’étais pas encore partie, mais cette nuit-là, j’étais dans une propriété et sous une toile de tente. Cette tente m”avait été offerte quelques jours plus tôt, la mienne ayant rendu l’âme pour ainsi dire... Oui, c’était une chance d’avoir déjà une tente, sauf que celle-ci avait aussi une grosse déchirure sur le côté.


En effet, les orages corses ont une particularité : ils sont ordonnés et méthodiques pour ainsi dire... Je m’explique : vous avez d’abord la première partie avec un tonnerre absolument fracassant qui fait tout trembler. Après la phase tonnerre, vous avez le droit à la phase grêle... un vrai mitraillage qui lacère tout sur son passage... la grêle s’arrête et ensuite, vous avez un vent à décorner tous les cocus de la terre pour finir par une avalanche de pluie qui vous tombe en cascade sur le dos.

Autrement dit, vous n’avez pas été assommé par la foudre, ni mis k.o par la grêle, vous avez encore le vent pour vous mettre par terre et la pluie pour vous noyer...


C’est justement la phase pluie qui a été le plus problématique pour moi. J’ai dû lutter dans ma tente pour ne pas me faire envahir par l’eau. Je bloquais la fente, mais l’eau finissait par arriver de toute part. Alors, j’ai dû penser à protéger mes affaires et, comme j’avais déjà lu l’histoire des 3 petits cochons,  je quittais ma piscine naturelle pour aller m’abriter vite fait dans la maison du voisin (en fait les proprios du pré). Et quand je suis rentrée, que se passait-il dans la maison ? On avait sorti les serpillères et on nettoyait le sol... parce que le toit fuyait... Même dans la maison, la pluie réussissait à rentrer !


Les orages corses durent également longtemps. Bien sûr, je m’inquiétais aussi pour mon âne : il n’avait pas beaucoup de possibilités pour s’abriter... Et le pire pour lui, ce fut sans doute la grêle.


La grèle, il ne comprenait pas. Pourquoi tout à coup il se faisait lapider, mitrailler ? Qu’avait-il fait pour cela ? Il n’avait pas l’habitude. En Corse il y a plein d’ânes et je ne pense pas que la grêle les transforme en passoire... Mais lorsque les grêlons deviennent aussi gros que des œufs et que l’impact est violent, on peut se demander quand même s’il n’y a pas un danger.


Car les orages corses sont comme ça ; ils combinent toutes les violences atmosphériques...  et c’est ce qui les rend redoutables.

 

 

                                            Arrivée de l'orage à Cargèse

 


Mais malgré tous les désagréments qu’ils provoquent, c’est surtout le côté fascinant de ce phénomène que je garde en mémoire.... Je sais que je les croiserai à nouveau sur mes chemins dans mes prochaines randonnées. Ils font partie de l’imprévu et, pour cela on ne peut les dissocier de tout ce côté aventureux qui fait si bien le charme de la randonnée. Et déjà, la prochaine fois, Chéri aura un peu moins peur de la grêle...

 

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NDA - Des panneaux ont été rajoutés dans le bêtisier des panneaux (page 1). Au total 65 panneaux. 

 

 

 


Commentaires

 

1. lejardindhelene  le 24-01-2010 à 22:35:18  (site)

Courageuse...parce que les orages, surtout en montagne, le danger est bien réel...

 
 
 
 

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